Vivez dans la lumière !

Lumière

Dans la Genèse, il est dit qu’au premier jour Dieu a créé la lumière – « Que la lumière soit ! » – et a fait d’elle la substance de l’univers. Cette lumière cosmique est une manifestation du Feu primordial, car au commencement de tout il y a le feu, et le feu est au fond de chaque chose. Cette lumière, c’est le Verbe qui est mentionné au début de l’Évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Tout ce qui a été fait a été fait par Lui… ». La lumière, cette substance apparemment si faible et inoffensive, est en fait la plus grande force qui existe dans l’univers. C’est elle qui a mis en mouvement toute la création, et c’est grâce à elle que vivent les pierres, les plantes, les animaux, les humains, et les mondes qui tournent. La lumière véritable est un esprit, c’est l’esprit de Dieu Lui-même, c’est le monde des principes qui a créé et qui entretient la vie, la vie physique comme la vie spirituelle.

Le monde physique tel que nous le connaissons est une condensation de cette lumière primordiale. Notre terre et ses entrailles est habitée par des milliards d’entités et d’intelligences qui s’efforcent de reproduire la perfection du Ciel. Nous sommes un reflet symbolique de l’univers ; une multitude de correspondances existent entre l’être humain – l’infiniment petit, le microcosme ou petit monde –, et l’univers – l’infiniment grand, le macrocosme ou grand monde –. Depuis l’origine, nous sommes poussés à étudier et à comprendre la création qui nous entoure, même si inconsciemment c’est nous-mêmes que nous voulons ainsi étudier et comprendre. Lorsque nous méditons sur cette lumière, quand nous prions ou faisons des exercices de respiration, nous ne faisons rien d’autre que d’absorber cette quintessence, l’essence même de Dieu, la vie répandue dans l’univers en quantité prodigieuse.

« Les Initiés ne rejettent pas le monde matériel. Les Initiés se réjouissent de tout, ils s’émerveillent de tout, ils se servent de tout ; mais ils ne se trompent pas, ils ne confondent pas les buts et les moyens. Ils savent que l’essentiel se trouve en l’homme lui-même et que le monde extérieur doit être mis au service du monde intérieur. Car la lumière est en nous, la vérité est en nous, la paix est en nous, le Royaume de Dieu est en nous : c’est là que nous devons les chercher. Tous les objets qui sont à l’extérieur de nous sont comme l’écorce de la réalité, l’ombre de la réalité. Dans certaines conditions ils peuvent être utiles, efficaces, mais ils ne sont pas absolument réels, ils peuvent s’effriter, ils peuvent disparaître, ce sont des images. Et celui qui se cramponne à eux ne trouve pas l’esprit mais la matière, il ne trouve pas la vérité mais les illusions. Dans quelque domaine que ce soit, tâchez de ne jamais vous arrêter sur la forme, sinon vos besoins spirituels ne seront jamais satisfaits et vous serez malheureux. Tandis que si vous êtes habitué à voir les affinités infinies qui existent entre chaque forme et le monde divin, vous irez très loin. Il faut apprendre à lire ce livre-là qui est devant vous. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov Izvor n° 224 « Puissances de la pensée », chap. IX

Les Initiés nous disent que la seule science qui vaut la peine d’être étudiée est la science de la lumière, la science de la vie. Tous les êtres humains mangent, boivent, respirent, et c’est ainsi qu’ils entrent en contact avec les éléments de la terre, de l’eau, de l’air, et s’en nourrissent. Mais ils n’ont pas encore appris à se nourrir aussi du quatrième élément : le feu, la lumière. Et pourtant la lumière est encore plus nécessaire que l’air, car elle nourrit notre cerveau. Le cerveau veut manger, lui aussi, et la lumière est sa nourriture. C’est elle qui éveille les facultés grâce auxquelles nous pouvons avoir accès au monde spirituel. La tradition rapporte qu’un jour Zoroastre demanda au dieu Ahura Mazda comment se nourrissait le premier homme, et Ahura Mazda lui répondit : « Il mangeait du feu et il buvait de la lumière. »

Pourtant, la lumière inspire souvent la plus grande crainte chez ceux qui se laissent aller à des activités inutiles ou nuisibles ; ils ne veulent pas renoncer à leurs habitudes et fuient cette lumière qui leur montrerait qu’ils mènent une existence médiocre. En réalité tous ceux qui craignent la lumière de la science spirituelle, sentent instinctivement qu’il y a là une menace pour ce qu’ils croient être leur bonheur. Seuls les êtres qui ont le désir sincère de s’instruire, de progresser, cherchent cette lumière qui leur montrera tout ce qu’il y a à améliorer en eux et comment le faire. Se fusionner avec la lumière solaire, c’est imprégner toutes ses cellules des énergies de ce réservoir cosmique inépuisable qu’est l’esprit du soleil. Et non seulement nous recevrons sa chaleur et sa lumière, mais le vrai savoir nous sera donné, un savoir qui nous gardera toujours vivants.

Quelques paraboles des Évangiles

Les textes sacrés des religions sont comparables à des courants de forces qui ont le pouvoir de nous réveiller, de nous rassasier et de nous guérir. Les Livres sacrés s’accordent tous sur les grands principes, ils nous élèvent jusqu’à la compréhension des œuvres de Dieu pour en découvrir la quintessence, car les vérités qu’ils contiennent sont inscrites dans la vie de l’univers et dans notre propre vie. Le Seigneur Lui-même est inaccessible, insondable, au-delà de tout entendement, mais Il a mis en nous et dans les mondes qu’Il a créés tous les éléments qui nous permettent d’aller vers Lui et de déchiffrer quelques-uns de ses messages.

La compréhension des Livres sacrés demande que nous nous projetions très haut dans les plans supérieurs. Aborder des Écritures saintes de façon exclusivement intellectuelle, aussi érudite soit-elle, nous prive d’une connaissance sensible et intuitive et peut nous éloigner du contenu et du sens profond des textes. « La lettre tue, mais l’esprit vivifie », écrit Saint Paul aux Corinthiens (Deuxième Épître).
Or, le sens n’est pas dans la forme, mais dans le plan spirituel, dans le monde de l’esprit. Seul l’esprit donne accès aux révélations, aux explications de toute chose.
Nous allons maintenant découvrir l’interprétation inspirée que donne le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov à quelques paroles ou paraboles de Jésus.

Les cinq vierges sages et les cinq vierges folles (Mt 25, 1-13)

Dans cette parabole il est dit que seules les vierges sages qui avaient préparé de l’huile pour leurs lampes furent reçues par l’Époux dans la salle des noces. Quelle est cette huile, quel est son symbole ? C’est un rayonnement éthérique, un fluide vivant, un charme qui anime et éclaire tout notre être intérieur. Il correspond aux conditions que nous devons remplir pour être là, disponibles, éveillés, actifs au moment où l’occasion se présentera d’assister à un événement important, ou de faire une rencontre qui peut transformer notre vie, par exemple la rencontre d’un être, la rencontre de la beauté, d’une vérité… Combien d’occasions magnifiques avons-nous chaque jour pour nous transformer ! Il nous est donc conseillé de veiller, c’est-à-dire rester vigilant spirituellement, sans nous laisser aller à des activités ou à des états inférieurs.
Cette parabole n’a vraiment de sens que si nous interprétons la figure de l’Époux comme un symbole du Saint-Esprit. C’est pour lui que nous devons avoir de l’huile, car il est une flamme qui a besoin d’être nourrie. Le Saint-Esprit, c’est l’Époux de lumière, et il ne nous acceptera que si nous avons assez d’huile pour nourrir sa flamme.

Le chameau et le trou de l’aiguille (Mt 19, 16-26)

« Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Comment expliquer cette comparaison étonnante entre un riche et un chameau, en accordant visiblement la supériorité au chameau ? Jésus s’est servi de ces images parce qu’elles correspondent à des réalités psychiques. Ce qui empêche le riche de passer la porte du Royaume de Dieu, c’est son corps astral, son corps des désirs. Car le propre du corps astral c’est d’être insatiable, il pousse les êtres à désirer accumuler toujours davantage, même s’ils ont déjà beaucoup plus qu’il ne leur faut. Et puisqu’ils ne cessent de lui donner satisfaction, ce corps des désirs prend des proportions démesurées et finit par obstruer la porte du Royaume de Dieu, là où ne sont acceptés que les êtres capables de dépouillement, de désintéressement, des êtres qui ont appris à maîtriser leurs appétits. Dans cette parabole, le riche représente l’être en proie à des passions dévorantes que l’argent lui permet de satisfaire ; et à l’opposé le chameau, habitué dans le désert à se contenter de très peu, cultive la sobriété et la tempérance.

« Demandez et l’on vous donnera… » (Mt 7, 7-8)

Le Seigneur, le Maître de la vie, est toute-puissance, toute-sagesse et tout-amour. Et nous-mêmes qui avons été créés à son image, nous sommes aussi une trinité : par notre intellect nous recherchons la sagesse ; par notre cœur nous recherchons l’amour ; par notre volonté nous recherchons la puissance. C’est cette trinité que Jésus sous-entendait quand il a dit : « Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. » Ces paroles ne s’expliquent que par la connaissance de cette trinité qui forme notre structure psychique.
Celui qui demande c’est le cœur. Il demande la chaleur, l’amour, la tendresse, il a pour idéal l’amour divin. Celui qui cherche c’est l’intellect, il cherche la lumière, la sagesse et surtout un chemin pour la trouver. Son idéal c’est la sagesse divine. Qui frappe ? C’est la volonté, car elle est emprisonnée, elle veut l’espace et la liberté pour affirmer sa puissance créatrice. Son idéal c’est la puissance divine.

La parabole des talents (Mt 25, 14-30)

« Il en sera comme d’un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre et cacha l’argent de son maître. » À son retour le maître félicite les deux premiers qui avaient fait fructifier leurs talents, puis réprimande sévèrement le troisième et lui retire son talent. « Car on donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. »

Ces talents que le maître confie à ses serviteurs symbolisent les dons, les qualités, les vertus acquises grâce à la vie que nous avons reçue de Dieu notre Créateur. La seule chose qu’Il nous demande, c’est de montrer de la considération pour cette vie dont nous sommes les dépositaires pour un temps, de l’apprécier pour sa valeur, de la faire fructifier en nous et de la rendre utile, belle et riche de sens.
Enterrer nos talents signifie être négligents, irrespectueux devant ces richesses inestimables que nous finirons par perdre un jour. Développer nos dons, c’est au contraire en recevoir d’autres plus précieux encore, avec de nouvelles couleurs, de nouveaux parfums, de nouvelles saveurs.

« Connais-toi toi-même »

«Connais-toi toi-même…» ce précepte gravé au fronton du temple de Delphes n’est pas facile à interpréter. Qui est ce «toi-même» que nous avons à connaître ? Est-ce qu’il se limite à notre caractère, nos tendances, nos goûts, qualités et défauts ? Cette connaissance que nous avons de nous-mêmes, qui fait référence à notre vie courante, est nécessaire bien sûr, mais elle est limitée et insuffisante. D’autres besoins se manifestent en nous, plus profonds : que désirons-nous, que demandons-nous, que souhaitons-nous, de quoi souffrons-nous, pourquoi semble-t-il toujours nous manquer quelque chose ? Lorsque nous nous identifions à nos ressentis, nous croyons que ces besoins viennent du corps physique, alors nous lui procurons tout ce qu’il réclame : nourriture, vêtements, confort, plaisirs, etc… La confusion est là. Et pourtant, toutes ces satisfactions matérielles ne suffisent pas toujours à nous rendre ni plus heureux ni plus satisfaits. Se connaître véritablement, comprendre les besoins de notre être profond, demande que nous nous élevions en conscience dans un plan plus élevé : le Moi supérieur.

« Il a été dit : «Connais-toi toi-même.» Or la véritable connaissance de soi, c’est de se connaître en haut ”. Tant qu’on n’aura pas conscience d’être une parcelle de la Divinité, on ne se connaîtra pas et on ne sera jamais ni fort, ni libre, ni sage. Se connaître, c’est s’être trouvé soi-même et avoir trouvé Dieu. En trouvant Dieu, on trouve la liberté, le bonheur, la joie et non seulement en soi, mais dans les êtres humains, et aussi dans les animaux, les plantes, les pierres. Quand on a trouvé Dieu en soi-même, on Le découvre partout, dans tous les êtres, dans toute la nature, et c’est cela véritablement se connaître. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov Pensée Quotidienne 2022, 11/01

Dieu est en nous et en dehors de nous. Et il en est de même de notre Moi supérieur : il vit dans les régions sublimes et il vit aussi en nous. Comment pouvons-nous sentir la présence de cette entité divine qui est toute-lumière, tout-amour et toute-puissance ? C’est difficile, bien sûr, mais que d’exaltation à chercher en nous-mêmes toutes les traces de cette présence ! Tout d’abord il nous est recommandé d’apprendre à voir clair dans tout ce qui se passe en nous, de chercher à identifier nos désirs, nos sentiments, nos pensées et savoir d’où ils viennent : nous sont-ils inspirés par notre nature inférieure, instinctive, ou par notre nature supérieure, divine ? Chez la majorité d’entre nous, ce sont les empreintes du passé, les instincts héréditaires, les tendances primaires qui ressortent sans cesse, avec leurs manifestations et leurs besoins égoïstes et limités. Cependant il y a une “petite” voix, une voix intérieure qui nous parle doucement et sans insistance : elle nous dit une fois, deux fois, trois fois ce que nous avons à entendre, puis elle se tait. L’intuition n’insiste pas davantage. Cette voix de la sagesse, la voix de notre Moi supérieur, ne se fera entendre que si nous avons su apaiser nos désirs, nos convoitises et nos passions qui réclament à grand bruit. C’est dans le silence que nous accèderons à d’autres états de conscience pour être avertis, conseillés et guidés.

Dans la tradition hindoue, il est dit que le Veilleur éternel, le Moi supérieur, se trouve dans le centre subtil situé entre les deux sourcils, c’est là sa résidence. Il voit tout, enregistre tout, comprend tout, il est absolument impassible et immobile. Si nous arrivons à le rejoindre et à formuler des prières depuis ce centre-là, nous pourrons explorer les régions invisibles, prendre contact avec les réalités les plus merveilleuses.

Sous différentes formes, d’autres traditions spirituelles nous parlent de notre Moi supérieur et du symbole de la descente du Saint-Esprit en nous. Même s’il est dit que le Saint-Esprit « descend » en nous, il ne faut pas croire qu’il est une entité étrangère, extérieure à nous : c’est notre Moi supérieur qui se manifeste, cette quintessence limpide, pure et lumineuse déposée en nous par le Créateur. Recevoir le Saint-Esprit signifie que nous sommes parvenus à faire le lien, la fusion avec notre propre esprit, notre Moi supérieur. Le Saint-Esprit est un principe cosmique, une pure émanation de la Divinité, et notre Moi supérieur est de la même nature que lui, comme une goutte d’eau dans l’océan, comme une étincelle dans le feu. Il est fait de la même quintessence divine. Travailler pour nous fusionner avec notre Moi supérieur est le but de la connaissance de soi, et tant que cette fusion ne se produit pas, il reste séparé de nous. Il est parfait, omniscient, tout-puissant, une partie de Dieu Lui-même, mais il ne nous impose rien, il veille sur nous et attend que nous nous élevions intérieurement jusqu’à lui.

C’est seulement le jour où nous nous décidons à entrer en nous-mêmes pour nous connaître – réfléchir, méditer, renoncer à certaines faiblesses – que de nouvelles forces entrent en action, provoquant des transformations : la faiblesse disparaît, l’obscurité disparaît, les souffrances disparaissent. Ce phénomène est exactement comparable à la métamorphose de la chenille. La chenille s’enferme dans un cocon, et au bout de quelque temps il sort un papillon léger, libre, qui ne détruit plus les feuilles mais se nourrit du nectar des fleurs. Le papillon est un symbole de l’âme qui est sortie de toutes les limitations ; c’est le réveil d’un élément spirituel endormi dans les profondeurs de notre être et qui est maintenant prêt à s’épanouir. Notre moi limité et illusoire n’existe plus, seul demeure notre vrai moi, le Moi supérieur. Uniquement l’Amour peut nous guider jusqu’à lui.

« Consciemment ou inconsciemment, les hommes et les femmes, tous cherchent leur âme sœur. Ce qu’ils ne savent pas c’est qu’en réalité leur âme sœur n’est pas une entité différente d’eux, c’est l’autre pôle de leur être qui vit en haut, auprès de Dieu, dans la perfection et la plénitude. Dans toutes les Initiations on enseignait aux disciples comment retrouver cet autre pôle de leur être, qui est leur Moi supérieur. En Inde, le Jnani-yoga donne des méthodes grâce auxquelles le yogi parvient à s’unir à son Moi supérieur, car par cette union il s’unit à Dieu. En Grèce, on retrouve la même idée exprimée dans la formule inscrite au fronton du temple de Delphes : «Connais-toi toi-même». Mais il ne faut pas oublier qu’il y a une suite à cette phrase : «… et tu connaîtras l’univers et les dieux
Omraam Mikhaël Aïvanhov Pensées Quotidiennes 2015, 28/03

Le sens des Initiations, c’est d’apprendre à nous détacher de notre nature inférieure pour pouvoir vibrer à l’unisson avec notre véritable Moi. La fusion avec le Moi supérieur, c’est la fusion avec Dieu. Se retrouver, se connaître, c’est se fondre dans la Divinité, car cette étincelle, cet esprit qui est en nous n’est jamais séparé de Dieu. En se cherchant, en se trouvant, on atteint la conscience suprême de vivre et de respirer en Dieu.

Chavouot et Pentecôte

La fête juive de Chavouot – mot qui signifie en hébreu « les Semaines » – est célébrée sept semaines après Pessa’h, la Pâque. Elle commémore un épisode absolument marquant pour le peuple d’Israël : lorsque Dieu confie à Moïse les tables de la Loi. Cet évènement se déroule suivant un double mouvement : Dieu descend sur le sommet du mont Sinaï et appelle Moïse ; le prophète alors monte vers le sommet. Et là, environné d’éclairs et de tonnerre, Dieu lui donne deux tables de pierre sur lesquelles il a gravé les dix commandements. Cette rencontre, cette jonction solennelle du haut et du bas sur la cime de la montagne sacrée a une profonde signification mystique.
La fête chrétienne de Pentecôte a une analogie avec Chavouot, elle est célébrée le septième dimanche, c’est-à-dire cinquante jours après la fête de Pâques (« pentècostè » en grec signifie cinquantième). Le nombre 50 dans la Kabbale est lié à la connaissance sacrée, à la sagesse divine. La Pentecôte commémore aussi une descente du divin vers les humains. Les «Actes des Apôtres» racontent comment, cinquante jours après la résurrection de Jésus, ses disciples sont réunis en prière : … «ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit…». Le feu sacré de l’amour divin embrase chaque âme et lui insuffle des dons nouveaux.


Chavouot et Pentecôte sont donc deux célébrations de la descente du feu divin : dans l’Ancien Testament c’est un feu impressionnant, foudroyant, qui environne Dieu, législateur exigeant, lorsqu’il fixe à son peuple les fondements d’une morale. Dans le Nouveau Testament, c’est un feu de consolation et de ferveur, qui se donne en partage et inspire à chaque disciple selon son charisme l’audace d’aller témoigner d’un nouvel enseignement d’amour.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov :
Celui qui reçoit le Saint-Esprit en réalité s’est déjà élevé intérieurement jusqu’aux régions célestes, où il se fusionne avec la Divinité. Même si on dit alors que l’Esprit « est descendu » en lui, en fait c’est lui qui est monté jusqu’au Seigneur et le Seigneur l’a rempli de sa présence. Le Saint-Esprit ne descend en nous que pour autant que nous sommes capables de nous élever.
Coll. Synopsis 1, partie III, 3 « La prière »
Le feu céleste recherche les êtres qui marchent sur le chemin de la pureté, du désintéressement, du sacrifice. Il descend sur eux, mais il ne les brûle pas, il les embrase pour faire d’eux des foyers de lumière. Le feu divin possède en effet cette propriété particulière de ne jamais détruire ce qui est de même nature que lui. Au moment où ce feu pénètre en l’homme, il ne consume que ses imperfections ; la matière qui est pure reste intacte et devient lumineuse parce qu’elle vibre à l’unisson avec lui.
Attirer le feu céleste est le but de notre travail. Sachant qu’il vient seulement dans un lieu préparé pour lui, un lieu qui est en nous, inlassablement nous devons chercher comment nous améliorer, nous sanctifier. Ainsi, chaque jour avec des pensées, des sentiments et des actes inspirés par la sagesse et l’amour, nous édifions une demeure faite d’une matière lumineuse, dans laquelle le feu céleste, reconnaissant sa propre quintessence, est irrésistiblement attiré. Ce feu céleste, la tradition chrétienne l’appelle le Saint-Esprit.
Pensées Quotidiennes 2014, 8 juin
Rien n’est plus précieux pour l’âme humaine que la visite du Saint-Esprit. C’est comme un coup de foudre céleste. Il n’y a pas d’expérience plus sublime et plus remplie de sens.
Mais ce n’est pas parce que l’homme a reçu ce coup de foudre qu’il devient immédiatement omniscient, tout-puissant et parfait : non, il reçoit seulement les possibilités de le devenir, et c’est à lui de travailler avec ce feu.
Malheureusement, il peut arriver aussi qu’il perde cette grâce, qu’il perde le Saint-Esprit, et c’est là la perte la plus terrible que puisse faire un être humain. Beaucoup de spiritualistes, de mystiques, d’initiés qui avaient reçu ce feu l’ont perdu d’une façon ou d’une autre. Certains sont arrivés à le reconquérir, mais au prix de combien de souffrances, de repentir, de travail ! Il a fallu s’humilier, supplier longtemps pour que le feu accepte de revenir.
Mais à partir du moment où il a accepté, il s’accroche si fort, il pousse et enfonce ses racines si loin à l’intérieur de l’être, qu’il ne le quitte plus : il dirige, ordonne et oriente sa vie.
Pensées Quotidiennes 1994, 22 mai
L’amour qui crée la vie dans la pureté absolue est la manifestation du Saint-Esprit, qui ouvre les cinquante portes de la Connaissance.

La première porte à ouvrir est très étroite. Le passage par cette porte la plus étroite demande humilité et douceur, abnégation, dépouillement, renoncement, sacrifice. Nul n’a pu obtenir de grands résultats sans passer par la porte étroite. Tous ceux qui ont voulu posséder des pouvoirs par la force sont devenus des sorciers. Ils ont violenté et outragé la nature et ils sont restés de l’autre côté, le côté des magiciens noirs. Tandis que ceux qui ont accepté ces règles, qui se sont inclinés devant elles, ont prouvé devant le monde invisible qu’ils comprenaient la sagesse.
Conférence du 25 mai 1958 (n° 939, Vidélina 24)

Wessak – La fête du Wesak est-elle toujours célébrée au mois de mai ? *

Le Wessak est une très grande fête dans la plupart des pays de l’Extrême-Orient. Elle est célébrée sous des appellations diverses en Inde, au Sri Lanka, au Népal, en Chine, en Thaïlande, au Cambodge, en Malaisie, en Birmanie, au Laos, en Indonésie, à Singapour. Au Tibet, elle est célébrée dans la vallée du Vésak, d’où elle tient son nom.

Cette grande fête commémore la naissance, l’illumination et le départ terrestre du Bouddha. Elle a lieu chaque année lors de la pleine lune dans le signe du Scorpion selon l’astrologie occidentale, quand le soleil est dans le signe du Taureau.

Pour l’occasion, traditionnellement de nombreux pèlerins font route à pied vers le mont Kaïlash, situé dans la chaîne himalayenne du Tibet. Cette montagne que les Hindous appellent Kaïlash (‘Brillant comme du cristal’) et les Tibétains Tisé (‘Mont des Sources’) ou Kang Rimpoché (‘Précieux joyau des neiges glacées’) est considérée par les fidèles comme le centre symbolique de l’univers.

Le Wessak représente la descente et la bénédiction de l’énergie du bouddhisme : chaque année le Bouddha, expression de la sagesse divine, vient bénir la terre et toute l’humanité lors de cette pleine lune.

Les maîtres spirituels sur toute la terre préparent cette grande fête plusieurs jours avant et la prolongent plusieurs jours après, sur une période de quatorze jours environ. Ils invitent tous et chacun à y participer de tout leur cœur et de toute leur âme.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov

À l’époque où le soleil passe dans la constellation du Taureau, les Initiés, sur un ordre mystérieux, se rendent à une cérémonie qui se déroule en un lieu bien déterminé de l’Himalaya. De tous les continents ils se dirigent vers ce lieu qui les attire magnétiquement au moment de la pleine lune de mai…
À ce moment-là, tous les Initiés, par leur âme et leur esprit, se dirigent vers l’Himalaya pour y assister à une grande cérémonie qui se déroule en présence de tous les grands Maîtres de l’humanité.
De même que les anguilles se réunissent dans la mer des Sargasses pour y pondre leurs œufs, les Initiés se réunissent là pour donner naissance aux sentiments et aux pensées les plus purs et les plus élevés, qu’ils répandront ensuite dans le monde entier.
Peut-être ce soir quelques-uns parmi vous pourront-ils se rendre là-bas avec les Initiés et les voir accomplir leur magnifique travail.
Œuvres Complètes, tome 2, extraits de la conférence du 14 mai 1938

Le lieu où se déroule la cérémonie du Wessak est le plus puissant de tous. Certains Initiés s’y rendent physiquement, d’autres s’y rendent par leur corps astral, en se dédoublant. Mais il est possible à tous d’y participer par la pensée, à vous aussi. Pendant cette nuit-là, vous devrez ne conserver sur vous aucun objet métallique, car le métal n’est pas un bon conducteur des ondes qui descendent des régions spirituelles. Mais la seule condition véritablement indispensable pour être admis à cette fête, c’est l’harmonie. Veillez à ne garder aucune mauvaise pensée, aucun mauvais sentiment à l’égard d’autrui, et trouvez l’attitude intérieure qui vous permettra de recevoir les bénédictions que les Initiés envoient cette nuit-là aux enfants de Dieu.
Pensées Quotidiennes 2015, p. 373

L’initiation a pour but d’arracher l’être humain au cercle limité de son moi inférieur pour le projeter dans le cercle illimité de la conscience cosmique. Cette conscience vit déjà au-dedans de lui, mais il ne le saisit pas encore clairement. La conscience qu’il a de lui-même se limite à son moi inférieur. Mais son moi inférieur, ce n’est pas encore lui. « Lui », c’est son Moi supérieur, son moi sublime, qui vit en lui, qui travaille et se manifeste, mais dont il n’a pas encore pris pleinement conscience.
Le Moi supérieur veut se connaître à travers le moi inférieur jusque dans la matière dense du corps physique. Il se connaît déjà en haut, bien sûr, mais il veut se connaître aussi en bas. Grâce à l’effort que vous faites pour vous représenter cette approche de votre Moi supérieur, il se produira un jour une telle illumination que votre conscience n’aura plus de limite. Vous serez dans la lumière et vous vous sentirez enfin un avec votre Moi divin.
Œuvres Complètes, tome 22 (éd. 2006), 30 septembre

* Compléments d’information sur la date de la fête du Wessak

Certaines années, il arrive qu’il y ait deux pleines lunes au mois de mai. À ce moment-là une date officielle pour célébrer la fête est choisie et fixée par les communautés bouddhistes, et cette décision leur appartient de plein droit.

On peut toutefois prêter attention à la perception développée par Omraam Mikhaël Aïvanhov lorsqu’il a pour la première fois parlé de cette fête, dans une conférence qu’il donnait à Paris le samedi de pleine lune 14 mai 1938 : « Le mystère des deux poissons et des cinq pains ».
Ses compétences exceptionnelles en astrologie l’ont amené ce soir-là à relier des éléments apparemment sans rapport : les influences Soleil en Taureau – Lune en Scorpion ; l’esprit du Wesak bouddhiste ; l’épisode évangélique de la multiplication des pains par Jésus ; et plus étonnamment, la migration annuelle des anguilles vers la mer des Sargasses afin de s’y reproduire.


Son intuition mystique a relié de façon vivante ces quatre domaines grâce à la notion de multiplication, d’abondance, de fertilité, fécondité, dissémination, don, générosité… Car le Wesak bouddhiste représente surtout une grande cérémonie sacrée au cours de laquelle les grands Initiés se réunissent en un lieu secret de l’Himalaya, soit physiquement soit par dédoublement, et de là projettent et disséminent avec amour des milliers de pensées lumineuses vers l’humanité, en vue de son évolution spirituelle et de son salut.

Et d’après le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov, c’est cette configuration Soleil en Taureau – Lune en Scorpion qui influence l’esprit de fécondité du Wesak, plutôt que la pleine lune suivante, Soleil en Gémeaux – Lune en Sagittaire, qui apportera, elle, des influences différentes. Voilà pourquoi, certaines années, la vraie pleine lune de mai astrologique est la première de deux pleines lunes de mai. Ou même – cas surprenant pour les esprits cartésiens habitués au calendrier grégorien – d’autres années la pleine lune dite « de mai » se situe en avril !

En réalité, la date de cette fête bouddhiste ne dépend pas du calendrier grégorien, mais du calendrier hindou : elle correspond à la première pleine lune du mois lunaire nommé en sanscrit « vaiśākha » ; d’où le nom wesak.

La croyance et la foi

I /

Il nous arrive souvent de confondre la foi et la croyance, alors qu’elles sont pourtant très différentes l’une de l’autre. Prenons l’exemple d’une personne qui joue au Loto : elle croit qu’elle va remporter le jackpot et cela la réjouit pendant quelque temps, jusqu’au moment où, déçue, elle apprend qu’elle n’a rien gagné du tout. Voilà la croyance.
Et maintenant, observons un chimiste qui veut procéder à une expérience : il utilise les éléments indiqués, dosés dans les proportions convenables, il croit que l’expérience réussira. Et c’est ce qui se produit. Là, c’est de la foi.

La croyance est basée sur une ignorance des lois naturelles, sur des désirs personnels faisant le jeu de notre intellect qui nous pousse à croire que l’arbitraire est dans la nature. On désire que les choses soient telles ou telles et on s’imagine, avec une confiance plus ou moins fragile, qu’elles le seront ! Non, la croyance est le résultat d’un désir subjectif, alors que la foi au contraire est une certitude absolue qui aboutit à une réalisation. Avec la croyance, nous ne sommes pas entièrement sûrs de ce que nous attendons, il y a toujours des doutes, des soupçons et des inquiétudes légères qui nous fragilisent. Nous avons à tort l’illusion que nous récolterons, alors que nous n’avons rien semé.

II /

« On rencontre des personnes qui, tout en se prétendant athées, disent envier ceux qui ont la foi. Mais elles ne vont pas plus loin, elles font comme si avoir ou ne pas avoir la foi était quelque chose qui ne dépend absolument pas d’elles, comme si la foi était un don que l’on reçoit ou non de la nature. Eh non, en réalité la foi est la cristallisation d’un savoir du passé, elle est fondée sur l’expérience du monde divin, une expérience qui a laissé en chaque être des traces indélébiles et qu’il lui appartient de vivifier. C’est parce que certaines personnes sentent en elles la présence de pareilles traces qu’elles regrettent de ne pas avoir la foi ; elles comprennent qu’il leur manque quelque chose d’essentiel. Mais si elles ne font rien pour la retrouver, elles souffriront encore longtemps de ce manque, et de plus en plus.
Même les plus grands génies des mathématiques ou de la musique, malgré leurs dons, ne seraient arrivés à rien s’ils n’avaient pas travaillé dans leurs existences antérieures, et avec quel acharnement ! Alors, qu’on ne s’imagine pas qu’en ne faisant rien on peut trouver la foi comme ça, d’un seul coup, sous l’effet d’une grâce divine imprévisible. C’est impossible : même pour avoir la foi, il faut avoir travaillé ! »
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensée Quotidienne du 22 mars 2004

La foi n’est pas un sentiment rationnel, elle a pour fondement une suite d’expériences que nous avons faites au cours de nos vies antérieures et qui se sont inscrites dans notre âme. Tout ce que nous avons expérimenté, étudié, vérifié, vécu dans le passé s’impose spontanément à nous dans cette vie comme une certitude, une intuition qui ne se trompe jamais. Si nous avons foi en Dieu, c’est parce que nous L’avons aimé, et ce contact a laissé en nous une trace si forte que nous ne pouvons plus douter.

Avoir la foi, c’est construire notre existence sur des bases solides parce que nous connaissons les lois universelles ; nous sentons que nous avançons sur une voie bien tracée, une voie que nous avons nous-même décidé d’emprunter parce que nous connaissons la loi des causes et des conséquences : on récolte ce qu’on a semé. Occupons-nous donc de construire quelque chose de solide, de beau, restons concentrés sur le travail entrepris, sans nous soucier de tout ce qui se fait d’inutile et de mauvais autour de nous. Et si des difficultés surviennent dans notre vie, les résultats que nous avons obtenus par ce travail et qui ont déjà contribué à nous renforcer, nous aideront à tout surmonter.

Par facilité, on peut prétendre croire en Dieu parce que c’est commode, c’est rassurant, et continuer à vivre comme un mécréant. En réalité, la vraie foi est suivie par des actes qui sont en conformité avec ce à quoi nous croyons, parce que nous avons ouvert une porte pour faire entrer des forces spirituelles, des puissances qui viennent d’ailleurs : elles pénètrent dans notre for intérieur où elles vivifient, réparent, purifient, guérissent. Ces réalités du monde divin nourrissent notre foi, car la foi se nourrit, elle aussi. Elle le fait au fur et à mesure que nous prenons conscience des richesses que Dieu a déposées dans tout ce qui nous entoure : la terre, l’eau, l’air, la lumière, au fur et à mesure que nous faisons des efforts pour travailler avec elles.

Prendre et donner

Prendre et donner sont comme les deux plateaux d’une balance : quand on prend, on doit donner pour rétablir l’équilibre. L’acte de prendre ou de recevoir engendre naturellement celui de donner, car nous ne pouvons donner que si nous avons reçu, quand nous avons reçu, il faut être capable de donner ; et tandis que nous donnons, nous ne cessons pas de recevoir pour pouvoir continuer à donner. Toute la vie est fondée sur ce mouvement perpétuel. Et même si nous n’avons rien à prendre, donnons quand même, parce que de cette façon nous déclenchons ce mouvement et nous recevons quelque chose en retour.

C’est une loi de la physique : dès qu’un vide se produit en un lieu, quelque chose vient immédiatement le combler. Et cette loi a également des applications dans la vie psychique. Lesquelles ?… Oh, il y en a beaucoup, mais en voici une : quand on donne, on reçoit. Lorsque vous venez de vider vos réservoirs intérieurs en donnant votre amour et vos bons souhaits à toutes les créatures, quelque chose arrive immédiatement d’en haut pour vous remplir. Donc, aimez et on vous aimera. Donnez et on vous donnera. Donnez même ce qui vous manque et vous l’obtiendrez. Vous désirez être éclairé et vous ne savez pas comment attirer la lumière ? C’est simple : avec les quelques lueurs que vous possédez, efforcez-vous d’éclairer ceux qui sont dans l’obscurité. À ce moment-là des entités lumineuses du monde invisible viendront vous donner de leur clarté.
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensée Quotidienne du 12/03/2018

En donnant, on a toujours peur de perdre quelque chose, de s’appauvrir, alors on se ferme, sans comprendre que c’est justement cette attitude fermée qui nous isole et nous appauvrit encore davantage. Pour nous enrichir, ouvrons-nous aux autres et donnons : nous déclenchons alors des forces inconnues qui somnolaient et stagnaient quelque part dans les profondeurs de notre être. En les projetant hors de nous, elles commencent à émerger, à jaillir, et une vie nouvelle se met à circuler en abondance et en beauté.

Il en est ainsi de la reconnaissance, de la gratitude, qui sont des puissances pouvant neutraliser les poisons. La gratitude est comme la source qui ne cesse de donner à tous son eau pure ; elle nous apprend que la seule véritable méthode pour créer et entretenir la vie, c’est de donner, donner ce que nous avons de meilleur dans notre cœur et dans notre âme. N’oublions pas que chaque jour le Créateur nous donne la possibilité d’entendre, de voir, de respirer, de marcher, de sentir, de penser… Ne serait-il pas souhaitable de réfléchir à la dette immense que nous avons envers Lui et l’univers ?

Évidemment, l’attitude la plus répandue actuellement est bien différente : continuellement nous entendons des gens se plaindre qu’on leur a pris ceci, qu’on leur doit cela, qu’on ne les aime pas, qu’on ne pense pas à eux ; certains sont même fiers de tout ce qu’ils ont réussi à prendre, et ils l’étalent aux yeux de tous. Aussi, on voit plutôt des êtres occupés à se battre, non seulement pour conserver ce qu’ils possèdent, mais aussi pour s’emparer, s’ils le peuvent, de ce qui appartient à d’autres.

La Nature nous enseigne une tout autre philosophie : pour tout ce qu’elle nous octroie gratuitement en abondance, ses richesses, sa beauté, nous avons nous aussi à donner gratuitement quelque chose en échange. Comment ? En décidant de nous servir de toutes nos facultés pour marcher consciemment sur le chemin de l’amour et de la lumière. Nous sommes alors « embauché » dans le service divin et rétribué avec l’intelligence, la bonté, la beauté, etc., que nous recevons. Voilà comment nous pouvons “payer” tout ce que nous prenons dans la Nature, et attirer les courants célestes.

Vasant Panchami – 14 février 2024

Cette importante fête hindoue célèbre Sarasvatī, déesse de la sagesse, de la connaissance, de l’éloquence et des arts, en particulier de la musique ; elle était aussi, à l’époque védique, la divinité des rivières.

Cette fête a lieu le cinquième jour du mois lunaire de Magh dans le calendrier hindou et marque le début du printemps, « Vasant » signifiant printemps et « Panchami » le cinquième jour.

Sarasvatī est l’épouse, la « shakti » (énergie manifestée) de Brahmā, le dieu créateur dans la « trimūrti » (trinité) indienne, et leur union souligne la notion que la sagesse est une condition indispensable de la création.

Elle est la déesse de la connaissance et la maîtresse des arts. Les possessions matérielles ne l’intéressent guère, aussi est-elle habituellement représentée habillée d’un simple sari blanc et porte-t-elle peu de bijoux par rapport aux coutumes indiennes. Parfois accompagnée d’un cygne ou d’un paon, assise dans une fleur de lotus, deux de ses quatre bras jouent de la vina, un autre tient un livre, les Védas, le dernier un chapelet ou un crochet à éléphant. Cependant, à l’instar de son époux Brahmā, elle est peu représentée dans les temples.

On attribue à Sarasvatī l’invention du sanskrit, la langue sacrée, et de l’écriture devanāgarī. Elle est une déesse vénérée parmi les écoliers et les étudiants. Il est de bon augure pour les études des enfants de leur faire apprendre leur premier mot ce jour-là. Les prêtres leur font écrire le mot sacré « Aum » en signe de bon commencement. Elle est vénérée dans les maisons et dans les temples où des cahiers, livres, stylos et instruments de musique sont déposés en offrande.

La couleur jaune est omniprésente ce jour-là, notamment dans les habits des femmes et des enfants, cette couleur rappelant celle de l’épice safran, ou du sénevé qui pousse au printemps. Les enfants font voler dans le ciel de grands cerfs-volants multicolores.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov

C’est l’art qui sauvera le monde, mais un art conscient, éclairé par les vérités de la science initiatique. Dans l’avenir, c’est aux artistes que l’on donnera la première place, car le véritable artiste est à la fois prêtre, philosophe, moraliste.

Être artiste, c’est réaliser dans le plan physique, matériel, ce que l’intelligence conçoit comme vrai, ce que le cœur sent comme bon, afin que le monde supérieur, le monde de l’esprit se manifeste dans la matière.

Pour devenir un artiste parfait, mettez de l’ordre et de la raison dans vos pensées, introduisez la paix et l’amour dans votre cœur, et tout ce que vous ferez sera beau et harmonieux.

O.C., t. 22 (éd. 1986), 23 décembre

La musique est un langage qui, depuis l’origine, retentit à travers le cosmos, et c’est par ce langage que Dieu manifeste sa sagesse, son amour, sa beauté.

Du point de vue initiatique, la musique suppose la connaissance de l’ordre du monde, des êtres et des choses, la science des rapports harmoniques dans l’univers entier entre le microcosme et le macrocosme. Elle repose sur des principes immuables qu’on ne peut transgresser sans se perdre.

La musique nous parle de notre héritage céleste et, en agissant sur nos corps subtils, elle nous permet de rétablir le contact avec notre véritable patrie.

Pensées Quotidiennes 2006, 29 janvier

L’artiste par excellence est celui qui a pris comme matière à sculpter sa propre chair, comme toile à peindre son visage et son corps, comme terre à modeler sa pensée et ses sentiments. Il veut que la beauté et l’harmonie de la création passent à travers lui. Un tel artiste crée l’art de la nouvelle culture.

La beauté est une chose vivante dont la source reste cachée au plus profond de l’être, mais qui jaillit et se déverse jusqu’à la surface du corps, inondant la peau, le regard, le sourire et même la voix. Et seules les pensées lumineuses et les sentiments d’amour désintéressé peuvent créer la beauté. À ce moment-là, rien ne peut empêcher le rayonnement à travers vous du parfum des fleurs qui s’ouvrent et des fruits qui mûrissent dans le jardin de votre âme.

O.C., t. XIX (éd. 1984), 23 septembre

La lumière, c’est de l’eau qui jaillit du soleil, c’est l’eau de la vie. Si on regarde la lumière du soleil à travers un prisme, on découvre une richesse et une splendeur infinies.

(…) La couleur jaune or est celle de l’Esprit de la Sagesse. Par ses vibrations, elle lie les créatures à l’intelligence, à la sagesse, elle les pousse à lire, à réfléchir, à méditer, à comprendre, et en même temps à être sages, prudentes et raisonnables.

O.C., t. X, chap. XI « Les esprits des 7 lumières »

Laïlat al-Isrā wa al-Mirāj – 7 février 2024

Cette fête de la religion musulmane, célébrée le 27 Radjab (septième mois lunaire), commémore une très importante expérience mystique vécue, d’après la tradition, par son fondateur le Prophète Mohamed ou Mahomet. Laïlat : la nuit ; al-Isrā : le voyage nocturne ; wa : et ; al-Mirāj : l’échelle, l’ascension. Cette nuit sacrée est à l’origine de la mission du Prophète en tant que messager d’Allah auprès de la communauté des croyants.

À la base, c’est le récit merveilleux d’un voyage spirituel, suivi d’une ascension dans les cieux, puis d’un retour sur la terre.
Mohamed est à La Mecque, il s’est endormi. Il est réveillé par Jibril (Gabriel), l’archange qui a pour fonction de transmettre les enseignements de Dieu. Jibril lui amène une puissante monture que son nom « Bourāq » apparente à l’éclair ; corps blanc, tête humaine (féminine ?), ailes d’aigle, queue faite de plumes de paon. Sur ce coursier surnaturel, Mohamed guidé par l’archange entame ce fameux voyage nocturne.

La sourate 17 du Coran, intitulée « Al-Isrā », dit : « Gloire à Celui qui a fait voyager de nuit Son Serviteur, de la mosquée sacrée à la mosquée la plus lointaine, dont nous avons béni l’enceinte, et cela pour lui montrer certaines de nos merveilles. » (verset 1)

La tradition explique que cette « mosquée sacrée » d’où part Mahomet est celle de La Mecque, Al-Harām, la mosquée des pèlerinages, où se trouve la kaaba ; et que le prophète est transporté jusqu’à Jérusalem sur l’emplacement de la mosquée nommée Al-Aqsa, c’est-à-dire « la plus lointaine ». Ces deux noms très connus correspondent à des lieux saints géographiques, historiques, chers au cœur des musulmans. Ce qui n’empêche pas qu’une interprétation symbolique soit possible à plusieurs niveaux. Notamment cet itinéraire dans l’invisible d’une ville mythique à l’autre, depuis la pierre cubique drapée de noir située à La Mecque vers le dôme d’or situé à Jérusalem…

Songe ? dédoublement ? pure vision ? déplacement ‘corps et âme’ ? Laissons les théologiens musulmans méditer sur la nature de ce voyage et donner de respectables avis.

Après avoir rencontré plusieurs prophètes bibliques, toujours guidé par l’archange Gabriel, Mahomet continue son voyage de nuit par une ascension verticale vers Dieu. Il part du fameux Rocher d’Al-Aqsa (l’évolution ne part-elle pas de la pierre ?) et sur sa monture de feu il parcourt « l’échelle » des sept cieux et de leurs habitants. Pourquoi sept ? De bas en haut, de quel itinéraire sacré s’agit-il ?… Certains thèmes trouveront évidemment un écho dans d’autres religions et dans la science ésotérique. En tant que symboles universels, il est sûr qu’ils seront un jour très féconds pour le dialogue entre les spiritualités.

De sa rencontre avec Allah au-delà des sept cieux, Mohamed retire l’illumination personnelle nécessaire à un fondateur de religion. Puis, à l’intention des fidèles, il sollicite et reçoit les directives les plus précises pour le rite. Dieu lui indique les cinq prières quotidiennes qu’un croyant doit réciter à différents moments de la journée : aube, mi-journée, milieu d’après-midi, coucher du soleil, nuit. Cet ensemble de prières, appelé la Salāt, formera l’institution solennelle de la religion donnée aux fidèles par le Prophète lors de son retour à la Mecque.

D’où la grande importance de cette célébration de Laïlat al-Miraj dans le monde musulman.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov

La nuit

…Et quand le soleil se couche, que se passe-t-il ? On voit l’immensité, l’espace infini, une multitude d’étoiles. C’est tellement grand, c’est tellement vaste qu’on perd la tête presque ! Voit-on à ce moment-là très clairement autour de soi ? Non, tout s’estompe, tout s’obscurcit, rien n’est précis, ni les formes ni les couleurs. Mais on voit l’immensité, et l’âme s’envole, se perd dans cette immensité et se fusionne à d’autres existences. L’homme devient un être différent : la paix s’installe en lui, car beaucoup de choses s’effacent devant cette grandeur, cette majesté, et il vit la vie universelle, la vie cosmique.
Ces deux aspects de la vie : le jour et la nuit, sont indispensables. La nuit, on entre dans la vie collective, dans l’universalité, on se fusionne avec l’âme universelle comme dans l’océan, pour chercher des éléments nutritifs, des matériaux de construction (…)
– Le jour, c’est la manifestation, et la nuit c’est la préparation, la construction, la formation au sein de l’obscurité et du chaos. La nuit précède le jour et les choses les plus importantes se passent dans l’obscurité.
– Quand les alchimistes, et les kabbalistes aussi, parlent de « la lumière qui sort des ténèbres », ils veulent dire : le résultat d’un travail gigantesque qui s’est fait dans l’obscurité.
…On peut travailler dans l’obscurité, parce qu’en réalité il n’y a pas d’obscurité. Même pendant la nuit il y a une lumière éblouissante, mais c’est une lumière astrale et on ne la voit pas. Ce qui est obscur pour certains est lumineux pour d’autres. Il y a toujours au même moment une obscurité et une lumière. On peut dire que l’obscurité c’est la mère et la lumière c’est l’enfant, car c’est la mère qui produit l’enfant et non l’inverse.
Conférence 28-29 septembre 1967. Brochure « Le jour et la nuit » (extraits p. 5, 8, 9, 10)

Jérusalem

Comment faire comprendre aux humains que la nouvelle Jérusalem, c’est eux ? Ils en sont encore à la vieille Jérusalem en proie aux désordres et aux discordes. Mais il ne tient qu’à eux de devenir cette cité d’or pur dont les assises de pierres précieuses sont les vertus…

La Jérusalem céleste est donc le modèle de vie parfaite. Elle est le symbole de ce travail spirituel que chaque être humain doit réaliser en lui-même. Quand chacun de nous aura fait ce travail, la nouvelle Jérusalem descendra dans le corps collectif de l’humanité.

Tâchez de vivre le plus possible avec cette image de la nouvelle Jérusalem, c’est elle qui va vous nourrir, vous renforcer, vous éclairer. L’être humain a toujours besoin de telles images, puissantes, lumineuses, car ces images, en travaillant sur lui, le font avancer toujours plus loin dans la voie de l’évolution.

Izvor n° 230, ch. XVII, V

La prière

Prier, ce n’est pas une réaction de personnes naïves et crédules qui, au moment où elles sont dans les difficultés ou le chagrin, se tournent vers le Seigneur en s’imaginant qu’Il n’a rien d’autre à faire que de venir à leur secours.

La vraie prière est fondée sur une science concernant la structure de l’univers et les différents états de la matière. Au-delà de la terre, de l’eau, de l’air et du feu, il existe dans l’espace des régions de plus en plus subtiles, peuplées d’entités spirituelles. Et, de la même façon que nous pouvons puiser dans la terre, l’eau, l’air et la lumière tout ce qu’il nous faut pour notre vie physique, dans ces régions aussi nous pouvons puiser tout ce dont nous avons besoin pour notre vie psychique.

L’univers est une hiérarchie ; au sommet de cette hiérarchie règne un Être qui est tout amour et qui a tout distribué afin qu’aucune créature dans l’univers ne manque de rien. C’est à nous maintenant de chercher à atteindre par la pensée ces régions spirituelles, pour y capter tous les éléments dont notre cœur et notre âme ont besoin et, dans les moments d’incertitude et d’angoisse, y trouver un refuge.

O.C., t. 20 « Voda, l’eau » (éd. 2008), 28 avril

Tou Bichvat – 24-25 janvier 2024

Tou Bichvat est une fête juive située à l’époque de l’année où le printemps s’annonce déjà, car la sève commence à remonter dans les arbres. On surnomme cette fête « le Roch Hachana des arbres : le Nouvel An des arbres ». Elle a lieu au milieu du mois lunaire de Chevat.

Ce n’est pas une fête religieuse officielle à proprement parler, étant très liée à la nature. Mais la première floraison des amandiers sur le pourtour méditerranéen apporte une promesse de renouveau. Et, comme les arbres, les humains ont envie d’émerger du sommeil pour entamer un nouveau cycle de floraison et de fructification.

Dans les maisons, on célèbre cette fête en ornant la table du repas de corbeilles pleines de fruits : blé et orge qui sont des produits indispensables, et aussi olives, amandes, grenades, figues, raisins, dattes… pour leurs couleurs et leurs saveurs exquises.

Un verset du Deutéronome ne définit-t-il pas l’homme comme « un arbre des champs » ? En méditant sur la vie de l’arbre, on apprend à sortir de l’hiver physiquement et spirituellement, pour revivre à la saison nouvelle en harmonie avec les rythmes de la nature.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov :

« Vous êtes-vous aperçus que, partout autour de nous, est en train de se produire un évènement qui s’appelle le renouveau ? … On sent que tout bouge, c’est une nouvelle vague qui déferle du cosmos et d’ici très peu de temps sur toute la terre … les fleurs, les arbres, les oiseaux : quelle parure ! Voilà un des phénomènes les plus extraordinaires de la vie : le renouveau. Chaque année tout se renouvelle.

Oui, tout sauf les humains ! Les humains, eux, restent tels qu’ils sont, ils ne se mettent pas à l’unisson de ce renouveau. Ils sentent bien qu’il se passe quelque chose dans l’air, mais ils ne se laissent pas influencer. Il faut maintenant qu’ils apprennent à ouvrir en eux les portes et les fenêtres pour que cette vie puisse aussi les pénétrer, les imprégner. Voilà ce que je peux vous dire de plus important ce matin, car c’est dommage que ce renouveau se produise seulement dans la nature, et que les gens, trop concentrés sur de vieilles choses, ne le remarquent presque pas. Il faut être libre, dégagé, et recevoir à bras ouverts cette nouvelle vie.


Il y a tout un travail à faire, un travail de renouvellement. Laissez tous les autres sujets de côté, tout ce qui est déjà vieux et caduc, concentrez-vous uniquement sur la nouvelle vie pour entrer en communication avec ce grand courant qui jaillit du cœur de l’univers.

Omraam Mikhaël Aïvanhov – Coll. Izvor n°209, Noël et Pâques dans la tradition initiatique, IV

Makar Sankranti/Pongal

Chaque année à la mi-janvier a lieu une fête des récoltes, appelée Makar Sankranti en Inde du Nord, Pongal en Inde du Sud. Elle célèbre, de diverses façons selon les régions, la joie d’entrer dans un nouveau cycle de vie et d’abondance. En hindi « sankranti » signifie passage, transition ; « makara », crocodile, ce qui est l’équivalent astrologique du Capricorne, période où la lumière gagne sur l’obscurité ; et en tamoul, « pongal » veut dire plat bouilli, ce qui exprime l’idée d’effervescence et de débordement.


Au solstice d’hiver, après six mois de « nuit des dieux » les levers du soleil ont recommencé à se décaler vers le Nord, inaugurant six autres mois de « journée des dieux ». Le 14 janvier, on vénère Sourya, le dieu Soleil, car son triomphe sur le froid et l’obscurité va favoriser les nouvelles récoltes de riz et de fruits. Sourya représente aussi la lumière spirituelle, la sagesse vers laquelle doivent tendre nos existences terrestres. Tout est symbolique : il s’agit de se développer progressivement en pureté, sagesse et connaissance au fur et à mesure que le soleil avance dans sa course. Les jours rallongent ; dans certaines régions les vents changent de direction, et pour célébrer une sensation nouvelle de liberté, par exemple un magnifique festival de cerfs-volants est organisé à Ahmedabad.


En Inde du Nord, dans les villes traversées par le Gange, la première obligation rituelle à l’aube est un bain dans le fleuve. En Inde du Sud, dans la tradition du Tamil Nadu, la fête de Pongal dure quatre jours. On honore le dieu Indra, maître des nuages et des pluies qui donneront les bonnes récoltes. On jette et on brûle les vieux tissus et vêtements, pour marquer le début d’une nouvelle vie. On offre au dieu Sourya des galettes de riz. On remercie les bêtes qui aident aux cultures, en décorant leurs cornes d’ornements colorés. On trace des dessins sur le sol. Et dans les cours, dans les rues, les ménagères font cuire rituellement dans des pots de terre du riz et des lentilles avec du lait sucré : au moment de l’ébullition, le lait déborde et tous s’écrient alors joyeusement « pongal-ô pongal ! », après quoi ces plats sont partagés et distribués aux participants.


Cette heureuse fête avec ses prières marque en début d’année le premier pas vers la prospérité et la joie.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov :

On doit apprendre à remercier, car la reconnaissance, la gratitude sont des puissances qui neutralisent les poisons, désintoxiquent l’organisme, renouvellent les matériaux. Chaque jour, plusieurs fois par jour, répétez « merci, merci, merci, merci, merci… » Les humains sont ingrats envers le Créateur, ingrats envers toute la nature, et même les uns envers les autres.

La première tâche du disciple qui veut se perfectionner, c’est d’apprendre la reconnaissance, car grâce à elle il obtiendra un jour la clé de la transformation de la matière – de sa propre matière. Bien sûr, ce travail ne changera peut-être rien à votre apparence physique, mais la nature des éléments qui entrent dans la composition de votre matière psychique et physique sera différente, plus sensible, plus subtile, plus résistante, et vous sentirez que vos organes font un meilleur travail.

Œuvres Complètes, tome XXI (éd. 1984), 1er mars

En réchauffant les petites graines, le soleil leur dit : « Alors, qu’est-ce que vous attendez ? Vous devez maintenant donner des fleurs et des fruits. Allez, au travail ! – Mais nous sommes petites, nous sommes faibles… – Non, non, essayez, vous allez voir, je vais vous aider. » Et alors toutes les petites graines prennent courage. Chaque jour avec sa chaleur, sa lumière, le soleil leur parle et, quelque temps après, on voit apparaître des fleurs et des fruits magnifiques qui font la joie de tous.

Eh bien, maintenant pourquoi ne pas comprendre qu’il peut se passer la même chose avec nous, les humains ? Nous sommes des graines plantées dans le sol spirituel, et sous les rayons du soleil divin nous pouvons donner des couleurs, des parfums, des saveurs si extraordinaires que même les divinités seront émerveillées.
Pensées Quotidiennes 2002, 30 avril

Vous préfèreriez peut-être entendre de moi des promesses illusoires de succès et de félicité ? Eh bien non, je ne peux vous dire que la vérité : votre bonheur futur est dans le travail, dans l’effort. Tous les efforts que vous faites s’inscrivent en haut dans le Livre de Vie, et grâce à ces efforts, que de bénédictions se préparent pour vous ! Quand vous les recevrez, vous demanderez « Pourquoi ces cadeaux ? » Il vous sera répondu : Parce que par votre travail vous vous êtes élevé jusqu’aux régions de la lumière, et vous avez aussi apporté la lumière et la paix à des êtres qui étaient dans la détresse et l’obscurité.

Je ne peux rien vous dire de plus. Continuez, marchez sur le chemin de la lumière. Qu’y aura-t-il au bout de ce chemin ? Vous le découvrirez en arrivant et vous serez ébloui.

Izvor n° 244, chap. XV « Au seuil d’une nouvelle année »

L’épiphanie

Par-delà les images et les coutumes nées de la tradition populaire (les rois mages et leurs chameaux, leurs présents à l’enfant Jésus… puis la galette des rois), par-delà les traces anthropologiques de croyances antiques (les douze « dieux épiphanes », les saturnales…), la fête chrétienne de l’Épiphanie liée à la fête de la Nativité a un sens ésotérique que l’enseignement du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov vient éclairer, comme on le voit ci-après.


Ce nom « epiphaïneia », du grec phaïno : briller et epi : sur, au-dessus, désigne une apparition du divin dans le monde visible, une manifestation lumineuse d’un ordre supérieur. Les principales traditions chrétiennes ont retenu des Évangiles trois épiphanies. Ce sont des épisodes de la vie de Jésus où il lui est conféré publiquement une primauté spirituelle : l’hommage des trois rois à l’enfant nouveau-né ; le baptême de Jésus dans l’eau du Jourdain, accompagné de manifestations surnaturelles ; le premier miracle qu’il accepte de faire aux noces de Cana.


Ce sont des moments où sa lumière intérieure reçoit une reconnaissance pour ainsi dire officielle de l’extérieur. Sa valeur est révélée, reconnue, glorifiée devant de nombreux témoins, par des êtres socialement ou spirituellement plus élevés que lui, du moins en apparence : les trois grands mages qui lui transmettent des pouvoirs en vue de sa mission ; le prophète Jean-Baptiste, dont la salutation est confirmée par la voix de Dieu et la descente de la Colombe ; la famille de Cana chez qui Jésus, à la demande de Marie, change l’eau en vin de fête. Chaque fois, ces commencements du ministère de Jésus reçoivent une impulsion de l’extérieur.


Car un véritable initié n’est jamais autoproclamé : son sacerdoce ou ses pouvoirs sont toujours validés, authentifiés par une haute autorité.


Que dire maintenant de cette autre apparente épiphanie qui a lieu le jour où, à Jérusalem, le peuple accueille Jésus avec des ovations et des hosannas ?… Il ne s’agit pas là d’une véritable intronisation par une instance supérieure : la faveur des foules, si intuitive soit-elle, se montre versatile ; et la compassion de Jésus pour les foules, si profonde soit-elle, ne peut pas trouver en elles une autorité spirituelle. Pour lui cet accès de popularité, avec hélas son revirement dès le lendemain, fait déjà partie des épreuves de sa Passion.


Ce que l’on retiendra de l’Épiphanie – au-delà du plaisir de manger une brioche et d’être élu roi d’un jour ! – c’est surtout l’exemple des trois mages : hauts dignitaires, savants, riches et puissants, ils sont assez sensibles pour entendre l’appel d’une étoile, et assez humbles pour venir s’incliner devant un petit enfant pauvre porteur d’une vraie lumière.


Extrait de conférence du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov :
« … Cette lumière, cette étoile qui brillait au-dessus de l’étable signifie que, de chaque initié qui possède en lui le Christ vivant sort toujours une lumière, une lumière qui apaise, une lumière qui nourrit, réconforte, guérit, purifie, vivifie… Un jour cette lumière est aperçue de loin par d’autres, et ils sentent que quelque chose de spécial se manifeste à travers cet être.
Ce qui se manifeste, justement, c’est le Christ. Et à ce moment-là tous ceux qui sont des
dirigeants, des autorités, tous ceux qui sont puissants et riches, viennent auprès de lui. Même les grands chefs religieux qui s’imaginaient être au sommet, sentent eux aussi qu’il leur manque quelque chose, qu’ils ne sont pas arrivés à ce degré de spiritualité, et ils viennent s’instruire, ils viennent s’incliner et apporter des présents. Alors, voilà la raison de la présence des trois mages Melchior, Balthazar et Gaspard auprès de l’enfant Jésus. Ces mages étaient les chefs de grandes religions dans leurs pays respectifs, et ils sont venus. Pourquoi ? Parce qu’ils ont senti cette lumière. Comme ils étaient aussi astrologues, en observant dans le ciel certaines configurations planétaires exceptionnelles, ils en ont conclu qu’il devait se produire quelque événement extraordinaire sur la terre. La naissance de Jésus correspond donc aussi à un phénomène qui s’est produit dans le ciel il y a deux mille ans.
Ces rois mages apportaient l’or, l’encens et la myrrhe, et chacun de ces présents était symbolique. L’or signifiait que Jésus était roi : la couleur or est la couleur de la sagesse dont l’éclat brille au-dessus de la tête des initiés comme une couronne de lumière. L’encens signifiait qu’il était prêtre : l’encens représente le domaine de la religion, c’est-à-dire du cœur, de l’amour. Et la myrrhe est un symbole d’immortalité : on se servait de la myrrhe pour embaumer les corps et les préserver ainsi de la destruction. Les rois mages ont donc apporté des présents qui ont un rapport avec les trois domaines de la pensée, du sentiment et du corps physique. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Izvor 209, ch. I : « La fête de Noël »

Le sens de la vie, le sens du sacré

Tout être humain, quel qu’il soit, cherche consciemment ou inconsciemment à donner un sens à sa vie. Il a besoin d’une raison d’être et chaque jour il essaie de la trouver à travers tout ce qui se présente à lui, dans sa vie familiale, sociale, professionnelle. Mais en réalité, aucune réussite, aucune possession matérielle ne peut lui donner le sens de la vie, car justement il s’agit d’un “sens”, et le sens n’est pas matériel, on ne peut le trouver que très haut, dans les plans subtils. Plus bas, on trouve seulement les formes. La forme, bien sûr, on peut la remplir d’un contenu qui est donné par le sentiment, la sensation que l’on éprouve lorsqu’on aime véritablement un objet, un être ou une activité. Mais le sentiment est passager, et un jour ou l’autre on sentira un vide et on souffrira. Il faut donc aller chercher encore autre chose au-delà du contenu : le sens. Lorsqu’on a atteint le sens, on possède la plénitude.
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Izvor 231 – Les semences du bonheur, VI

Dans toutes les religions, le Dieu suprême, le Créateur, est considéré comme la source unique de la vie. C’est Lui qui donne la vie. Il en est le maître, car Il est la vie. Ce qui nous est demandé, c’est de préserver cette vie tellement précieuse, de la considérer avec beaucoup de respect, beaucoup d’attention, en la faisant fructifier en nous, en lui donnant de nouvelles couleurs, de nouveaux parfums, de nouvelles saveurs.
Notre attitude est essentielle, elle détermine toute notre vie intérieure et extérieure. Une attitude sacrée nous donnera l’inspiration, l’amour, la joie, elle nous révèlera le sens de la vie qui est comme une goutte de lumière, un élément que seul le monde divin peut nous donner, pourvu que nous ayons fait un travail intérieur incessant pour parvenir jusqu’à lui.
Il arrive qu’en lisant un livre, en écoutant une musique, en regardant un tableau, nous nous sentions soudain transportés, comme si nous touchions une vérité qui transforme notre vision des choses : c’est que notre esprit s’est élevé très haut et a saisi un sens. Cet élément, ce sens justement, est un état de conscience qui nous fait entrer dans l’immense communauté des êtres, il pénètre en nous et ne nous quitte plus jamais.

Cependant, quelle est l’attitude de la majorité des humains aujourd’hui ? Ils tournent le dos au Créateur, personne ne leur apprend plus à cultiver le sens du sacré, on les pousse même à s’en débarrasser, sous prétexte que c’est inutile, c’est dépassé, pensent-ils. Ils essaient de cultiver le respect de la personne humaine, mais en réalité est-ce que cela les justifie de ne respecter rien d’autre, ni eux-mêmes, ni la nature et pas même le Créateur ? Que croient-ils gagner avec une telle attitude ? Ils seront bousculés à droite et à gauche par des forces chaotiques avec lesquelles ils se sont inconsciemment accordés.

Nous cherchons tous des solutions à nos problèmes, nous voulons entendre une voix, nous voulons recevoir de l’aide, mais la plupart du temps nous n’entendons et ne voyons rien, parce que nous n’avons pas su toucher en nous-mêmes les points sensibles de notre âme et de notre esprit qui nous mettraient en communication avec les régions spirituelles. Pourtant, ne sommes-nous pas émerveillés devant les fleurs, les pierres précieuses, le chant des oiseaux, la beauté de la nature ou de certains êtres ? N’entendons-nous pas alors la voix du Créateur, ne voyons-nous pas les manifestations de Sa présence, ne faisons-nous pas des échanges avec le monde qui nous entoure ? Ces échanges, nous les réalisons avec des entités et des créatures précieuses dont le Créateur a peuplé l’univers, et même si nous ne les voyons pas, elles sont là pour nous accompagner et entretenir la vie en nous, grâce à leurs sacrifices et à leur amour. Notre travail est d’apprendre à entrer en relation avec elles, à les considérer avec respect et vénération, à les aborder avec un sentiment sacré.

Si les humains pensaient à protéger leur vie, à la conserver dans la plus grande pureté, la plus grande lumière, ils auraient de plus en plus de possibilités pour obtenir ce qu’ils souhaitent. Car c’est la vie illuminée, éclairée, intense qui peut tout leur donner.”
Omraam Mikhaël Aïvanhov, « La science de la vie », brochure 315, I

Le secret du sens de la vie se trouve dans la recherche de ce qui est éternellement irréalisable : la perfection de Dieu. Lorsque nous tendons vers cet idéal et que nous mettons le Créateur au cœur de notre existence pour qu’Il soit présent dans nos pensées, dans nos sentiments, dans chacune de nos manifestations, participant à nos actions, alors nous sommes dans le réel. Ce que nous pensions irréalisable et impossible, c’est-à-dire la rencontre et l’union avec Dieu, devient une réalité chaque jour, même à notre insu. Nous avons besoin d’aimer le Seigneur, parce qu’en L’aimant nous nous lions à sa perfection, à sa splendeur, et cette splendeur commence à s’installer en nous. Peu à peu nous décidons de participer à une vie plus large, plus vaste ; et au lieu de travailler pour nous-mêmes, pour nos besoins, pour notre satisfaction, nous nous engageons dans un travail glorieux : devenir des ouvriers dans le champ du Seigneur pour la réalisation de son Royaume et sa Justice.

Divālī

Divālī est une fête de la lumière célébrée en Inde et dans le monde par les communautés hindouistes, mais aussi bien par les jaïnistes, les sikhs, les bouddhistes… Fête mobile dans le calendrier lunaire hindou, elle dure pendant les cinq jours qui entourent le passage à la nouvelle lune du mois de kartak ; pour le calendrier grégorien, selon les années cela correspond à octobre ou à novembre.

C’est une fête très jolie, féerique. Sur le seuil de chaque maison on trace des dessins colorés et on allume des petites lampes à huile en terre cuite : partout dans les rues ou le long des quais du Gange, ces innombrables petites flammes ainsi que les feux d’artifice rendent la nuit joyeuse, merveilleuse.

Le mot sanscrit Dipavali, abrégé en Divālī, signifie « chemin de lumière ». Dans l’Inde du Nord, ce nom renvoie à l’épisode final du Rāmāyana, la fabuleuse épopée dont toute la culture indienne est imprégnée. Le roi mythique Rāma, avatar du dieu Vishnou, a été exilé de sa capitale pendant quatorze ans où il a dû lutter pour arracher son épouse Sītā au redoutable démon Rāvana. Il a enfin remporté la victoire. Alors, avec sa bien-aimée il reprend le chemin de sa ville Ayodhya et, dans l’allégresse, les habitants du royaume lui font avec des lampes un chemin de lumière.
Cette légende immortalise la victoire du bien sur le mal et le retour d’un ordre social légitime où la justice prévaut sur la corruption. Selon les régions de l’Inde, les traditions sont différentes, mais elles sont toujours inspirées de légendes héroïques.

Le troisième jour de Divālī est le plus sacré : on vénère Lakshmī, épouse de Vishnou, le dieu qui préserve et sauvegarde le monde. Lakshmī, déesse de la beauté et de l’amour, liée à la fleur du lotus, accorde toutes les richesses : la richesse intérieure, spirituelle, d’où découleront tout naturellement les huit prospérités sur les plans matériel, affectif, moral, intellectuel, familial, social.

Avec cette déesse les fidèles invoquent aussi le bienveillant dieu-éléphant Ganesh, qui l’accompagne souvent. Fils du dieu Shiva et de Pārvatī, il est très populaire, il accorde le bien-être, la réussite. Il donne la force intérieure, faite de patience, douceur, intelligence, capable de surmonter tous les obstacles.

Dans les traditions de l’Inde du Nord, une nouvelle année commence à Divālī – dans l’Inde du Sud, en mars. Et le passage de la lune noire à la nouvelle lune affirme le symbole d’une victoire, à renouveler sans cesse, de la lumière sur les ténèbres.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov

« Ce qui m’a beaucoup plu en Inde et qui m’a beaucoup fait réfléchir, c’est que dans chaque maison, la plus pauvre comme la plus riche, on trouve toujours un petit autel avec des images ou des statuettes de divinités près desquelles brûlent des veilleuses et quelques bâtons d’encens. Les grands maîtres de l’Inde sont arrivés à donner aux hommes et aux femmes de ce pays le besoin de réserver une petite place pour les esprits lumineux, afin qu’ils leur apportent leurs bénédictions. Même les hôtels ont de petits sanctuaires sur les vérandas ou les terrasses, et on en voit beaucoup aussi dans les rues.

C’est pourquoi je vous recommande d’avoir si possible dans votre maison, pour vous recueillir, un lieu qui soit à part, sacré, où tout le monde ne puisse pas entrer. Même si ce n’est pas plus grand qu’une cabine téléphonique, l’essentiel est que ce soit un lieu consacré, dont les vibrations, les fluides subtils vous permettent d’entrer plus facilement en contact avec les entités célestes.
Je me rappelle que dans le passé, en Bulgarie, il y avait dans chaque maison une petite niche où était placée une icône, devant laquelle chaque soir on venait allumer la veilleuse et se recueillir un instant afin d’être protégé pendant la nuit. Cette coutume existait aussi dans beaucoup d’autres pays.
Maintenant elle est presque partout abandonnée. Les humains ont perdu le désir de se lier, eux et toute leur famille, avec ces puissances lumineuses qui peuvent les guider, les protéger. Ils ne croient même plus à la possibilité de cette protection invisible ; ils ont d’autres sortes de protections, physiques, matérielles, grâce auxquelles ils se croient davantage à l’abri. C’est bien d’être protégé dans le plan physique, et la technique met au point chaque jour de nouveaux appareils pour assurer la sécurité des gens ; mais il est indispensable aussi d’être protégé du point de vue spirituel par des courants, des entités célestes.
Ce lieu dont je vous parle, cette place qu’il est bon d’aménager dans sa maison et de purifier pour y installer la divinité, c’est seulement la concrétisation dans le plan physique d’un autre lieu invisible, celui dont parlait Jésus : « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le secret. » Cette chambre secrète, c’est un état de conscience, et quand on atteint cet état fait d’abnégation, de bonté, de sacrifice, d’amour, on peut toucher le divin qui est paix, qui est lumière, qui est vie. »
Œuvres Complètes, t. 32 Les fruits de l’Arbre de vie, XXV

La montagne sacrée

« Dans la plupart des mythologies, la montagne est présentée comme le séjour des dieux. Cela peut être considéré comme un symbole, mais c’est aussi une réalité : les hauts sommets des montagnes sont comme des antennes grâce auxquelles la terre touche le Ciel, et c’est pourquoi ils sont habités par des entités pures et très puissantes. Plus l’homme s’élève sur les montagnes, plus il rencontre le silence, et dans ce silence il découvre l’origine des choses, il s’unit à la Cause première, il entre dans l’océan de la lumière divine. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensées Quotidiennes 2022, 16 novembre
Chaîne des Pyrénées

Les montagnes font le lien entre la terre et le ciel, elles sont un transformateur de l’énergie universelle. À chacune est attribuée une fonction déterminée et elles diffèrent toutes par la forme, le volume, la hauteur et leur emplacement qui n’est jamais dû au hasard. Leurs sommets sacrés sont des capteurs qui absorbent les forces cosmiques et les libèrent à des fréquences différentes, créant les conditions appropriées pour une activité particulière. Des entités très lumineuses, très puissantes habitent les hautes montagnes, leur présence crée les conditions exceptionnelles de pureté qui règnent sur les sommets. Cependant, beaucoup de personnes vont là-haut pour se vanter ensuite de leurs exploits, faisant du bruit, laissant des déchets… À quoi bon faire tant d’efforts pour gravir les pentes des montagnes, si l’on n’est pas conscient que leur ascension est une image de l’ascension des montagnes spirituelles ?

La quête du sommet est une démarche spirituelle remplie de signification : elle nous pousse à monter très haut, y compris même physiquement, pour communiquer avec le Ciel, capter les éléments les plus légers, les particules les plus pures qui nous permettront de découvrir peu à peu tous les trésors – les puissances et les vertus – accumulés en nous par le Créateur depuis toujours. En nous habituant à méditer sur l’image du sommet, quelque chose en nous sera capable de demeurer sur les hauteurs, là où rien ne peut plus nous nuire, même au milieu de la tourmente. Les montagnes aussi ont des trésors inestimables cachés dans leurs entrailles ; elles sont les réceptacles de l’or, de l’argent, des cristaux, des pierres précieuses, sur lesquels veillent et travaillent de puissantes entités. Les pierres précieuses représentent cet idéal vers lequel nous tendre pour transmuter notre propre matière.

Nous avons tous constaté, en allant faire des excursions en montagne, que ce sont les aspérités, les rochers qui nous permettaient de grimper ; s’ils n’étaient pas là, jamais nous ne pourrions arriver jusqu’au sommet. Symboliquement, nous retrouvons dans notre vie ces aspérités sous forme d’inconvénients, de difficultés, de souffrances… Autant d’occasions pour nous de faire un travail de transformation comme le fait la nature, et de comprendre que nous sommes placés dans ces conditions pour aller plus loin et plus haut. À quoi pourrions-nous nous accrocher si nous demandions que notre vie soit lisse et facile ? Pour arriver au but il nous faudra toujours passer par des chemins semés d’embûches, et c’est à nous d’accepter l’idée qu’elles nous feront découvrir la vraie liberté et les vraies richesses.

Lorsque le soleil se lève à l’horizon, ce sont les sommets des montagnes qui voient en premier ses rayons, alors que les plaines et les vallées sont encore dans l’ombre et dans les brumes… En interprétant ce phénomène, nous pouvons dire que les êtres les premiers éclairés sont ceux qui par leur travail s’élèvent spirituellement, fusionnent avec la Lumière, vivent dans la pureté et la plus grande abnégation. Les Initiés et les sages nous instruisent, nous éclairent, les grands génies nous inspirent, les artistes véritables prennent des modèles dans le monde divin pour refléter ici-bas la beauté et l’harmonie de la création. Ce sont eux que nous admirons, que nous aimons et que nous suivons, ils manifestent, chacun à leur manière, le monde de l’Esprit dans la matière, ils rétablissent le contact avec notre patrie céleste.

Et puis, de même qu’il y a un temps pour s’élever sur la montagne, il y a un temps pour redescendre dans les vallées. Nous l’avons vu, sur les hauts sommets règnent le roc, la glace, l’aridité, la solitude, le silence, alors que dans les vallées nous trouvons une abondance de vie, la fertilité des fleuves et des rivières avec des prairies, des jardins, des fruits, des villes et leurs habitants. Toutes les eaux qui descendent des sommets, les eaux de surface comme celles qui s’infiltrent sous terre, sont imprégnées par les fluides du ciel, par cette vie faite de courants d’énergies pures. Ce sont elles qui vont ensuite abreuver les différents règnes de la nature. Notre vie intérieure n’est-elle pas comparable à ces mouvements, à ces cycles ? Notre intellect, avec tout le savoir acquis sur les sommets, ne doit-il pas rejoindre notre cœur, répandre l’amour en abondance et avec générosité parmi le monde qui nous entoure ? C’est là que se trouve l’équilibre de la vie, celui de la Nature et celui de l’être humain.

« Conservez en vous l’image du sommet comme un des meilleurs symboles de cet idéal divin que vous vous efforcez d’atteindre. Même s’il reste toujours inaccessible pour vous, l’essentiel, c’est de ne jamais le perdre de vue. En vous concentrant sur l’image du sommet, vous êtes obligé de vous projeter toujours plus avant, de franchir chaque fois des degrés plus élevés, et vous sentirez peu à peu combien cette habitude mentale se reflète bénéfiquement dans votre vie quotidienne. Chaque fois que vous aurez un problème à résoudre, une décision à prendre, une difficulté à affronter, vous maîtriserez mieux la situation, parce que vous arriverez à l’envisager de plus loin, de plus haut. Et lorsque vous devrez agir, vous le ferez avec de moins en moins de risques d’erreur. »
Pensée du 20/07/2016

Al Mawlid an Nabi

Chaque religion, mouvement ou communauté spirituelle, a pour son fondateur une reconnaissance, une vénération qui s’exprime souvent par le choix d’un jour de l’année pour commémorer sa naissance. Pour le prophète Mohammed – « paix et bénédictions sur lui »-, Al Mawlid (la naissance) an-Nabi (du Prophète) ou al-Nabawi, a lieu le 12 du troisième mois lunaire rabi’-al awal.


Cette célébration ne fait pas l’unanimité chez tous les théologiens musulmans, surtout en Arabie saoudite, car les textes canoniques n’en mentionnent pas l’obligation ; c’est une innovation ajoutée plus tard et, pensent-ils, sous l’influence de coutumes étrangères. Dans plusieurs autres pays cependant elle est respectée, avec piété dans l’espace public et avec gaieté dans les familles : en Égypte, Uttar Pradesh, au Pakistan, Maghreb, etc. … au Sénégal, Soudan, Mali… où sont chantés des hymnes poétiques en l’honneur du Prophète.


La plupart des religions, des groupes spirituels célèbrent la naissance de leur fondateur comme la venue sacrificielle, salvatrice, d’un grand esprit dans notre monde terrestre limité par l’espace et le temps. Une tradition en Inde dit que dans le mot « guru », gu– signifie obscurité et –ru lumière : grâce au guru, on naît des ténèbres à la lumière.


Pour les soufis, branche mystique de l’islam, Mohammed est le fondateur de leur religion, mais surtout un modèle de toutes les perfections humaines : « Certes vous avez eu en l’Envoyé de Dieu un modèle parfait », dit le Coran (XXXIII, 21). Et par-delà le monde humain, le Prophète représente l’Homme cosmique (al Insân al-Kâmîl) dans sa dimension universelle. En cela on peut trouver une analogie avec l’Adam Kadmon de la kabbale : l’Humain premier tel que Dieu l’a rêvé au départ, et dernier tel qu’il sera réalisé en perfection.


Le disciple, à quelque obédience qu’il appartienne, vénère dans son âme l’image lumineuse de cet être qui lui a donné naissance dans le monde spirituel.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov

« Pour un disciple, rencontrer son Maître, c’est trouver une mère qui accepte de le porter neuf mois dans son sein pour le faire naître au monde spirituel. Et une fois qu’il est né, c’est-à-dire éveillé, ses yeux découvrent la beauté de la création, ses oreilles entendent la parole divine, sa bouche goûte des nourritures célestes, ses pieds le portent dans différents lieux de l’espace pour faire le bien, et ses mains apprennent à créer dans le monde subtil de l’âme. »
Izvor n° 207, chap. I
« Dans le monde invisible, tous les maîtres spirituels forment une grande fraternité, ils travaillent tous en parfait accord. Chacun est heureux que vous aimiez et admiriez d’autres maîtres qu’eux, la jalousie leur est totalement étrangère.
Quand j’étais en Inde, il m’est arrivé de montrer la photo de Peter Deunov à des sadhus, à des yogis ; ils la prenaient avec respect et la plaçaient contre leur front. Jusque-là, je n’avais jamais vu personne faire ce geste ! Je leur disais : « Vous êtes mes amis, mais lui est mon Maître », je l’ai dit aussi à Babadji ; tous ont compris parce qu’on sait, en Inde, ce que c’est que d’avoir un maître : on le garde pour toute la vie.

Rester fidèle à son maître ne signifie pas qu’on refuse d’en rencontrer d’autres et de s’instruire auprès d’eux. Mais même s’il communie avec leur esprit, le disciple reste lié à son maître, il le garde précieusement en lui comme une lampe allumée. »
Éléments d’autobiographie 2, chap. VII
« Depuis l’instant où j’avais mis mon Maître dans ma tête, dans mon cœur, ç’a été fini, je n’en ai plus cherché d’autre. Même si j’ai éprouvé du respect, de l’admiration pour d’autres maîtres, jamais, jamais ils n’ont pris en moi la place de mon Maître. Je sentais que je lui devais sincérité, respect, dévouement, amour. Je l’ai placé au-dessus de tous les êtres, hommes ou femmes, que j’ai rencontrés par la suite sur mon chemin, et c’est cela qui m’a permis de résister à toutes les tentations auxquelles je pouvais être exposé. »
Éléments d’autobiographie 2, chap. VII
« Et je sais qu’il a aussi existé de grands êtres qui n’ont pas même laissé une trace de leur passage sur la terre. Loin du bruit et des regards, ils ont fait par la pensée un immense travail dans des régions spirituelles où la plupart des humains n’ont pas accès. Nous leur devons énormément, car c’est grâce à ce travail, poursuivi patiemment dans le silence et le secret, que l’humanité continue à progresser. J’admire ces êtres et je leur donne une grande place dans mon cœur et dans mon âme. »
Éléments d’autobiographie 2, chap. VII

Roch hachana

Roch Hachana (littéralement « la tête de l’année ») est traditionnellement une fête de Nouvel an dans le calendrier hébreu. Elle est célébrée les deux premiers jours de tichri, le premier mois de l’année. Ces jours de nouvelle lune se situent, selon les années, en septembre ou en octobre du calendrier grégorien. On se souhaite « chana tova ! bonne année », et entre autres mets on partage des pommes trempées dans du miel, afin que l’année soit douce.

À côté de ces coutumes, Roch Hachana instaure une étape où l’on commence à examiner ses comportements pendant l’année écoulée, et comme une occasion de revenir vers Dieu avec une nouvelle ferveur. Ces deux journées inaugurent une période de dix jours de pénitence (techouva) qui conduisent jusqu’à la veille au soir du Yom Kippour, le Grand Pardon. Pendant cette période, on revoit sa conduite, on se repent de ses fautes, on tâche de résoudre les conflits, les disputes avec autrui, et on multiplie les bonnes actions. Il est dit que les péchés envers Dieu seront absous ce jour-là, mais pas les péchés envers le prochain, à moins que l’offensé ne veuille bien pardonner.

La tradition rabbinique demande aux fidèles, en ce « jour de la sonnerie » ou « fête des trompettes », d’aller écouter lectures et prières à la synagogue, ainsi que plusieurs sonneries rituelles du chofar, une trompe taillée dans une corne de bélier, laquelle émet sur différents rythmes plusieurs sons plaintifs ou sanglots. Cet instrument très particulier commémore l’épisode biblique du sacrifice demandé à Abraham, lorsqu’au moment ultime l’ange de Yahvé permit au vénérable père d’immoler un bélier à la place de son fils Isaac. Ce jour invite à une profonde méditation sur l’apparence et la réalité du sacrifice : douleur et transfiguration de soi.

L’épreuve d’Abraham

Omraam Mikhaël Aïvanhov, « La Bible, miroir de la création », t. 1, VII
« Abraham chérissait Isaac, ce fils qu’il avait attendu si longtemps. Mais un jour Dieu lui dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, va-t-en au pays de Morija et là offre-le en holocauste sur une des montagnes que je te dirai. Abraham ne protesta pas, il partit avec son fils et deux serviteurs. Lorsqu’ils furent arrivés sur la montagne, au moment où Abraham levait son couteau pour égorger Isaac, un ange envoyé par Dieu arrêta son bras. Levant les yeux, il vit « un bélier retenu dans un buisson par les cornes » et c’est cet animal qu’il put immoler à la place de son fils.
Cet épisode a troublé et révolté beaucoup de personnes, même des croyants, parce qu’ils n’en ont pas compris la signification symbolique. Même si, à la fin, Dieu épargne à Abraham cette épreuve, demander à un père d’immoler son fils de ses propres mains paraît évidemment monstrueux. Il n’est dit nulle part ce qu’a ressenti Abraham. Il obéit, c’est tout, comme s’il avait conscience que Dieu a le droit de lui reprendre ce qu’Il lui a donné.
Dieu voulait seulement éprouver la fidélité d’Abraham. Vous vous demandez s’Il n’était pas assez clairvoyant pour connaître le cœur d’Abraham sans avoir besoin de lui faire subir une telle épreuve… Bien sûr, Il savait tout, mais Abraham, lui, ne savait pas si c’était l’amour pour Dieu ou l’amour pour son fils qui serait le plus fort, et il fallait qu’il le sache.

De même, toutes les épreuves que Dieu nous envoie nous servent à nous connaître. C’est nous qui ne savons jamais bien qui nous sommes et de quoi nous sommes capables. »

Se renouveler, humble tâche

« Comment la nouvelle année peut-elle être vraiment nouvelle si les humains qui l’accueillent continuent à stagner dans les mêmes pensées, les mêmes sentiments, les mêmes habitudes souvent déplorables ?
La nouvelle année est comme une eau fraîche et pure, et si on veut qu’elle garde sa fraîcheur et sa pureté, on doit se préoccuper des récipients dans lesquels on va la recevoir. N’est-ce pas ce que l’on fait chaque jour dans sa cuisine ? Quand on veut verser de l’eau propre dans une casserole, si cette casserole est sale, on la nettoie : eh bien, quand il s’agit de recevoir, dans ces récipients que sont notre âme, notre tête, notre cœur, les eaux pures de la nouvelle année, nous devons appliquer les mêmes règles que dans notre cuisine : entreprendre tout un travail de nettoyage intérieur.
»
Pensées Quotidiennes 2006, 1er janvier

Comment savoir ce qui est pur et ce qui est impur ?

« … C’est très facile. Les pensées et les sentiments qui sont personnels et égoïstes ne peuvent pas être purs, parce qu’ils sont imprégnés des éléments du monde souterrain (symboliquement). Tous les sentiments et les pensées qui ne servent que notre intérêt, notre bonheur, notre enrichissement, notre renforcement sans apporter quelque chose d’utile et de bon pour le monde entier, sont impurs. Il est donc facile de les classer : la convoitise, la jalousie, la colère, la sensualité, etc. apportent des impuretés.
Tandis que les autres sentiments qui nous poussent à faire quelque chose de bon, d’utile et d’agréable pour les autres : l’abnégation, le désintéressement, le sacrifice, la patience, la générosité, la douceur, l’amour, le désir de se fondre dans la Divinité pour apporter la lumière dans le monde, tous ces sentiments apportent la pureté.
»
Œuvres Complètes, tome VII, chap. Le triage

Se reconstruire soi-même

« Je vous ai souvent expliqué comment vous pouvez imprimer en vous de nouveaux clichés, afin que toutes ces faiblesses, ces vices, ces habitudes déplorables contractées dans le passé cessent de se répéter… Au lieu de s’arrêter sur les défauts, les déformations qui sont le résultat d’un travail de destruction passé, il vaut mieux s’arrêter sur ce qu’il y a à faire dans l’avenir.
Désormais, vous allez vous dire : « Maintenant je vais tout réparer, tout reconstruire ». Et chaque jour avec une ténacité, une foi inébranlable, une conviction absolue, vous allez travailler dans ce sens : c’est-à-dire prendre tous les éléments que Dieu vous a donnés, l’imagination, la pensée, le sentiment, la volonté, et vous concentrer souvent, très souvent, pour projeter en vous-même les plus belles images… vous voir dans la lumière, vous voir dans le soleil, dans la perfection des formes… avec des qualités, des dons, des vertus : la bonté, la générosité, la possibilité de soutenir les autres, de les aider, de les éclairer. Puisque tout s’enregistre, il faut enregistrer ce qui existe de plus parfait.
Vous verrez, si vous commencez ce travail, vous serez tellement pris, il vous inspirera tellement que vous y trouverez une source de joie inépuisable, car vous construirez en vous-même le temple de Dieu. Je ne connais pas de travail supérieur à celui-là.
»
O. C., tome XII Les lois de la morale cosmique, chap. XVII

Un but lumineux

« Vous sentez cette harmonie que nous créons tous ensemble par nos chants ?… Demain, commence une année nouvelle, et ce soir on peut dire que nous avons chanté pour l’année qui s’en va. Elle est très contente, parce que nous accompagnons son départ avec beaucoup d’amour.
Quant à l’année nouvelle, ce soir déjà nous pouvons commencer à la préparer consciemment, en nous fixant un but : une qualité à développer, une mauvaise habitude à combattre, un projet à réaliser pour la gloire de Dieu. Par cette pensée, ce désir, c’est comme si vous posiez une première pierre, et alors tous les esprits lumineux de la nature vous apporteront leur aide, afin que vous puissiez construire votre projet divin.
Voilà ce que doivent être vos préoccupations en cette fin d’année. Malheureusement, on ne voit pas beaucoup de gens avoir ces préoccupations-là, la plupart se préparent à faire des excès de toutes sortes. Comment s’étonner ensuite si l’année se déroule mal pour eux ? Alors, vous qui êtes des disciples de l’École divine, efforcez-vous de recevoir l’année nouvelle en vous mettant sous le signe de la lumière. »
Pensées Quotidiennes 1999, 31 décembre

La musique et son pouvoir d’inspiration

Est-ce que nous comprenons ce que disent les ruisseaux qui coulent, les sources qui jaillissent, la pluie qui tombe, le grondement des torrents, le mouvement ininterrompu des océans et des mers, le souffle du vent, le bruissement des feuillages, le crissement des insectes, le chant des oiseaux ?… Non, mais nous sommes fascinés, sous le charme, et c’est cela l’essentiel.


« La musique n’est pas faite pour être comprise, mais pour être sentie. Même lorsqu’elle s’accompagne de paroles, c’est quand même ce que l’on ressent qui est le plus important. Bien sûr, si les deux – la compréhension et la sensation – marchent ensemble, c’est encore mieux, mais c’est la sensation qui compte le plus. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensées Quotidiennes 2021, 22 juin


Dès l’origine, cette musique de la nature a éveillé et entretenu le sentiment musical chez l’être humain, elle l’a incité à s’exprimer lui-même par un instrument ou par le chant, à évoquer les moments importants de sa vie, à dire son amour, ses joies, ses peines.

Que les sons proviennent de la nature, des instruments ou des voix, ils ont un pouvoir immense sur nos corps psychiques et spirituels grâce à l’intensité des vibrations qu’ils produisent, et selon leur nature, ils déclenchent des impulsions dont nous pouvons apprendre à nous servir.

La musique crée une atmosphère, une ambiance, et au lieu de l’écouter simplement pour le plaisir ou pour passer le temps, il nous est possible de l’utiliser pour faire un travail conscient et précieux. Tout dépend alors du choix et de l’utilisation que nous faisons : dans certaines musiques il y a de la décision, ou une force dynamique qui nous pousse à aller de l’avant, d’autres nous apaisent, nous endorment, ou bien nous excitent, nous irritent.
Lorsqu’elle est mystique et profonde, la musique nous emporte et souffle sur nos voiles un vent qui fait avancer notre barque vers les rivages du monde supérieur. Elle est un stimulant pour notre travail spirituel, elle peut nous encourager, nous purifier, nous ennoblir, nous aider à résoudre un problème, nous donner l’élan pour atteindre un idéal lointain. Dans les régions lumineuses où elle nous transporte, elle donne à la volonté le pouvoir de nous affranchir des liens terrestres et de créer, donner corps à nos aspirations les plus belles et les plus sublimes.

C’est par la musique et des chants de louange au Créateur que nous traduisons nos aspirations mystiques ; aussi loin que nous remontons dans l’histoire de l’humanité, la musique et le chant ont accompagné les cérémonies sacrées. Cette musique éveille dans notre âme le souvenir d’un héritage céleste, la nostalgie d’un paradis perdu.

L’univers lui-même est musique, il est construit et régi par les lois de l’harmonie. La musique est le langage de la création, ce langage retentit à travers le cosmos, il manifeste la sagesse, l’amour et la beauté du Créateur. Chaque créature a une note déterminée, un son, une voix, pour qu’elle puisse former avec toutes les autres une symphonie dans l’univers. Un jour, quand la conscience supérieure s’éveillera en nous, quand nous développerons des possibilités de perceptions plus subtiles, lorsque nous aurons harmonisé tout notre être et toutes nos cellules, nous commencerons à entendre la symphonie grandiose qui retentit à travers les espaces.

L’avenir

La destinée humaine est régie par des lois rigoureuses, mathématiques : de même que le présent est une conséquence du passé, l’avenir est un prolongement du présent. L’avenir s’édifiera sur les fondations que nous posons aujourd’hui dans notre présent, tous les germes sont là pour construire notre vie future le mieux possible. Passé, présent, avenir, tout se tient.
Le passé nous échappe et nous ne tenons pas encore l’avenir. Seul le présent nous appartient, il est entre nos mains comme une matière première à modeler. Nous avons une heure, une journée… cette heure, cette journée nous appartient, nous avons le pouvoir de la vivre dans la clarté, avec les énergies de la lumière et de la joie.

On peut donc définir le présent comme l’occasion de remédier aux erreurs du passé : par nos pensées, nos sentiments, nos désirs, nous avons inévitablement déclenché dans l’univers des forces et des puissances déterminant les qualités, les faiblesses et les événements de notre existence actuelle. Cette action qui entre dans la loi de causes et de conséquences est contenue dans le mot “karma”, soit l’ensemble de nos actes quotidiens. Le mot “dharma” quant à lui est l’ensemble de nos gestes et de nos paroles inspirés par la bonté, la pureté et le désintéressement qui entreront harmonieusement dans l’ordre cosmique, ne nous attirant que des bénédictions.

Dans ces conditions, il est souhaitable de ne pas ruminer les regrets du passé, ni de revenir sur les opportunités que nous n’avons pas su saisir ou sur les événements qui ne se sont pas produits. Occupons-nous plutôt de développer notre pouvoir de choisir maintenant ce que nous anticipons pour notre avenir, d’apprendre la sagesse de nos mésaventures et de comprendre la profondeur de l’amour. Sans remettre à plus tard ce travail intérieur, au risque de stagner dans un éternel passé.

De la même façon que nous faisons tous les jours des choix qui détermineront notre avenir, nous vivons et expérimentons aujourd’hui les choix que nous avons faits autrefois. C’est pour cette raison qu’il est préférable d’accepter ce qui nous arrive quotidiennement, en comprenant que nous en sommes les auteurs, et que la situation ou l’événement qui s’offre à nous peut être un tremplin pour nous élever spirituellement. La vie ne serait pas un cadeau s’il n’y avait pas une liberté de choix ! Alors surmontons nos difficultés, grandissons avec nos découvertes intérieures, semons les meilleures graines pour la vie de demain.

Si nous aimons tout ce qui est grand, juste et beau, si nous travaillons pour atteindre et réaliser en nous-mêmes l’ordre et l’harmonie qui existent dans les plans supérieurs, notre avenir est déjà tracé. Nous vivrons un jour dans les conditions qui correspondent à notre idéal. Tout le reste est secondaire, car cela peut nous être donné et repris. Quand nous quitterons la terre, il ne nous restera véritablement que ce que nous avons fait pour répondre aux aspirations de notre âme et de notre esprit : servir ces grandes idées, réclamer la paix et l’abondance pour le monde entier, attirer un avenir lumineux sur toute la terre.