Le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov

“Frère Michaël» à Paris

De 1937 à 1947

Avec un simple visa touristique pour visiter l’Exposition Internationale de 1937, il arrive à Paris en juillet. Là, il entre en relation avec des sympathisants français de la Fraternité bulgare qui l’aident, et notamment avec Stella Bellemin 1. Très rapidement il perfectionne son français et dès janvier 1938, il commence à donner, salle du Luxembourg, place de la Sorbonne, des cycles de conférences publiques hebdomadaires, en commençant par « La seconde naissance ». Il se présente simplement comme « Frère Michaël », un disciple qui transmet et commente les œuvres de son Maître.

Son rayonnement, sa spontanéité joyeuse, son amour désintéressé attirent de nombreux auditeurs venus de tous les milieux et les mouvements occultistes parisiens 2. Peu à peu se forme autour de lui un petit groupe d’amis fidèles qui resteront ses disciples à travers toutes les épreuves. À la veille de la guerre de 1939, ils louent rue Jeanne d’Arc à Sèvres une villa qui devient un centre de rencontres fraternelles hebdomadaires.

Pendant les cinq années de guerre, dans Paris occupé Frère Michaël veillera surtout à ce que chaque personne rencontrée garde l’espoir, observe les mêmes principes de maîtrise et d’intégrité, sache résister à la peur, au mensonge, à la haine, à la malhonnêteté, à la violence, et malgré les difficultés, continue à s’épanouir dans la vie fraternelle 3.

La « Fraternité blanche universelle »

Peu après la Libération, le groupe fraternel trouve à Sèvres une maison vétuste sur un jardin à l’abandon, l’achète et travaille à tout remettre en état. Fin décembre 1947, est créée l’association « Fraternité blanche universelle ». Sa déclaration est enregistrée au Journal officiel du 16 janvier 1948.

Poussé par ce désir qui ne le quittera jamais de prouver qu’une vie fraternelle est réalisable, Frère Michaël donne l’élan pour créer la Fraternité blanche universelle française sur le modèle de la Fraternité Blanche de Peter Deunov. Il donne à la propriété le même nom, Izgrev (lever de soleil), que portait le centre fraternel de Sofia 4.

Au nom Fraternité blanche (ce qui veut dire Fraternité pour le bien, pour la lumière) il ajoute « universelle », pour traduire une très large ouverture de cœur et d’âme à tous les humains sans exception et à tous les esprits lumineux. Quand Peter Deunov parlait de « l’Auguste Fraternité universelle», il désignait ainsi les grands esprits de lumière qui inspirent la naissance des courants spirituels et par là influent sur l’évolution de l’humanité. Son disciple Michaël veut ajouter à l’idée d’universalité une dimension de réalisation dans le plan terrestre, qui caractérisera toujours sa pensée.

Entre temps, dès la fin de la guerre, en 1945 et 1946, frère Michaël est invité en Suisse dans le canton de Vaud pour y faire des conférences. Dans plusieurs villes il pose les bases de groupes fraternels, qui vont se former et grandir en même temps que l’association française 5.

À Sèvres cependant, de 1947 à 1950, la Fraternité et les amis qui l’entourent vont traverser une période de fortes tensions. Frère Michaël doit faire face à diverses attaques et tentatives de récupération venues de l’extérieur. Malgré son intégrité absolue, un procès de mœurs est monté contre lui de toutes pièces. Quatre jours après l’officialisation de l’association, le 21 janvier 1948 il est arrêté ; traduit en justice, il est condamné en première instance à quatre ans de prison. En même temps, a lieu dans la presse une longue campagne de calomnies. En mars 1950, la Cour d’appel de Paris réduira la peine à trente mois. La Fraternité, durement éprouvée dès sa création, ressort de cette période, encore plus forte et résolue.

Par la suite, concernant cette condamnation de 1950, la chambre d’accusation de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence prononcera le 28 septembre 1960 la réhabilitation de Michaël Ivanoff.

Le Bonfin

En 1953, un nouveau centre important de vie fraternelle est créé dans le Var, près de Fréjus. Le modeste terrain rocailleux du début va devenir au fil des années un domaine cultivé, aménagé pour accueillir et abriter chaque été les congrès internationaux de la Fraternité blanche universelle.

Lieu de rencontre, de ressourcement et d’étude, foyer de vie et de partage, le Bonfin pendant des décennies va recevoir des participants de nombreux pays d’Europe et du monde 6.

Le voyage en Inde : 1959-1960

En 1959, son œuvre de disciple est visible et réelle : les premiers centres fraternels ont été fondés. Les premiers livres ont été publiés à partir de 1946.

Frère Michaël part faire un important voyage spirituel en Inde. Là-bas, il parcourt de nombreuses villes et régions, il visite des ashrams, il est reçu par plusieurs Maîtres célèbres de l’hindouisme. C’est en Inde qu’il reçoit la confirmation de sa mission d’instructeur et un nom nouveau : Omraam.

C’est un nom sacré, initiatique : om représente ce qui dissout, raam ce qui condense 7.

À son retour en France, ses disciples, surpris par son changement physique et son rayonnement, insistent pour l’appeler « Maître ». C’est à cette période qu’il indique son nouveau nom : Omraam Mikhaël Aïvanhov. Toutes ses œuvres seront publiées sous ce nom.

Le Maître Omraam : 1960-1986

Pendant un quart de siècle, il continue à vivre chaque jour une vie consacrée au Ciel et à ses “frères et soeurs”,  voyageant et partageant sa présence entre les groupes fraternels dont il a inspiré la création, en France, en Suisse, au Canada, et bientôt dans d’autres pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique…

Il donne tous les jours des conférences. Il veille sur ses disciples, cherchant leur émancipation progressive. Il reçoit aussi en rendez-vous particulier de nombreuses personnes, parfois des célébrités, qui lui demandent conseil. Attentif à chaque être en particulier, il consacre son temps gratuitement pour les aider à résoudre leurs problèmes personnels ou relationnels.

Presque quotidiennement depuis 1938, il a donné en français ce qu’il appelle des « petites causeries » improvisées, toujours gratuites. Ces conférences, vivantes et spontanées, ont été prises en sténo par Sœur Stella pendant les premières décennies, puis à partir des années 1960 enregistrées sur bandes audio, et plus tard à partir de 1979 enregistrées en vidéo. Estimées à cinq mille environ, elles sont toujours en cours de publication aux Éditions Prosveta 8.

Volontairement simples et accessibles à tous, elles éclairent d’une sagesse profonde les grandes lois morales universelles, elles relient à leur source commune les diverses traditions sacrées de l’humanité. Certaines années un thème a été privilégié, comme :

  • prendre et donner,
  • la double nature de l’être humain,
  • le soleil symbole du divin,
  • « Connais-toi toi-même »,
  • la sublimation de l’amour,
  • la nutrition

Entre 1965 et 1985, Omraam Mikhaël Aïvanhov, invité dans tous les pays où se forment des associations Fraternité blanche universelle, voyage à maintes reprises. Il rencontre de nombreuses personnes, perfectionne son anglais et donne plusieurs séries de conférences dans cette langue.

Lui-même n’a jamais écrit de livres : il a laissé à des disciples le soin de transcrire son enseignement. Plusieurs collections de ses œuvres ont ainsi été éditées sur papier, ainsi que sur des supports audio-visuels, bandes magnétiques, cassettes, CD, DVD, e-books…

Depuis que le Maître Omraam a quitté cette terre le 25 décembre 1986, c’est l’association Fraternité blanche universelle française qui détient le droit moral sur l’ensemble de son œuvre, par testament en date du 21 septembre 1986 à Fréjus.

Soixante-dix ans après sa création officielle en France, la Fraternité blanche universelle est présente dans près d’une cinquantaine de pays 9.

Notes :

  1. SVEZDA, Vie et enseignement en France du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov, éd. Prosveta, Fréjus, 1992, 246 pages, ISBN : 2-85566-516-7
  2. GEYRAUD Pierre, L’Occultisme à Paris, éd. Emile-Paul Frères, Paris, 1953, 183 pages
  3. Collectif, Enfin nous apercevons une lumière, Prosveta, Fréjus, 2014, 180 pages, ISBN : 978-2-8184-0187-3, p. 32-33
  4. Ouvrage collectif, Sur le Chemin de la lumière : le Maître Peter Deunov et la Fraternité blanche en Bulgarie, éd. Bialo Bratstvo, Sofia, 1997, 72 pages, ISBN : 954-8091-61-5, p. 15, voir aussi : fbu.org/2015/pages/asso-ciation/izgrev.html
  5.  videlinata.ch association suisse, historique
  6. fbu.org/2015/pages/asso-ciation/bonfin.html
  7. FEUERSTEIN Georg,
    en anglais : the Mystery of Light, préface du Dr Larry Dossey, Morson Publishing, Salt Lake City (Utah), 1992, ISBN : 1-878423-14-2
    en français : Le Mystère de la lumière, éd. Prosveta, 1996, 328 pages, ISBN : 2-85566-709-7, p. 79
  8. prosveta.fr
  9. fbu.org/2015/pages/asso-ciation/fbu-dans-le-monde.html

Les associations sœurs dans le monde