Al Mawlid an Nabi – 26 et 27 septembre 2023

Chaque religion, mouvement ou communauté spirituelle, a pour son fondateur une reconnaissance, une vénération qui s’exprime souvent par le choix d’un jour de l’année pour commémorer sa naissance. Pour le prophète Mohammed – « paix et bénédictions sur lui »-, Al Mawlid (la naissance) an-Nabi (du Prophète) ou al-Nabawi, a lieu le 12 du troisième mois lunaire rabi’-al awal.


Cette célébration ne fait pas l’unanimité chez tous les théologiens musulmans, surtout en Arabie saoudite, car les textes canoniques n’en mentionnent pas l’obligation ; c’est une innovation ajoutée plus tard et, pensent-ils, sous l’influence de coutumes étrangères. Dans plusieurs autres pays cependant elle est respectée, avec piété dans l’espace public et avec gaieté dans les familles : en Égypte, Uttar Pradesh, au Pakistan, Maghreb, etc. … au Sénégal, Soudan, Mali… où sont chantés des hymnes poétiques en l’honneur du Prophète.


La plupart des religions, des groupes spirituels célèbrent la naissance de leur fondateur comme la venue sacrificielle, salvatrice, d’un grand esprit dans notre monde terrestre limité par l’espace et le temps. Une tradition en Inde dit que dans le mot « guru », gu– signifie obscurité et –ru lumière : grâce au guru, on naît des ténèbres à la lumière.


Pour les soufis, branche mystique de l’islam, Mohammed est le fondateur de leur religion, mais surtout un modèle de toutes les perfections humaines : « Certes vous avez eu en l’Envoyé de Dieu un modèle parfait », dit le Coran (XXXIII, 21). Et par-delà le monde humain, le Prophète représente l’Homme cosmique (al Insân al-Kâmîl) dans sa dimension universelle. En cela on peut trouver une analogie avec l’Adam Kadmon de la kabbale : l’Humain premier tel que Dieu l’a rêvé au départ, et dernier tel qu’il sera réalisé en perfection.


Le disciple, à quelque obédience qu’il appartienne, vénère dans son âme l’image lumineuse de cet être qui lui a donné naissance dans le monde spirituel.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov

« Pour un disciple, rencontrer son Maître, c’est trouver une mère qui accepte de le porter neuf mois dans son sein pour le faire naître au monde spirituel. Et une fois qu’il est né, c’est-à-dire éveillé, ses yeux découvrent la beauté de la création, ses oreilles entendent la parole divine, sa bouche goûte des nourritures célestes, ses pieds le portent dans différents lieux de l’espace pour faire le bien, et ses mains apprennent à créer dans le monde subtil de l’âme. »
Izvor n° 207, chap. I
« Dans le monde invisible, tous les maîtres spirituels forment une grande fraternité, ils travaillent tous en parfait accord. Chacun est heureux que vous aimiez et admiriez d’autres maîtres qu’eux, la jalousie leur est totalement étrangère.
Quand j’étais en Inde, il m’est arrivé de montrer la photo de Peter Deunov à des sadhus, à des yogis ; ils la prenaient avec respect et la plaçaient contre leur front. Jusque-là, je n’avais jamais vu personne faire ce geste ! Je leur disais : « Vous êtes mes amis, mais lui est mon Maître », je l’ai dit aussi à Babadji ; tous ont compris parce qu’on sait, en Inde, ce que c’est que d’avoir un maître : on le garde pour toute la vie.

Rester fidèle à son maître ne signifie pas qu’on refuse d’en rencontrer d’autres et de s’instruire auprès d’eux. Mais même s’il communie avec leur esprit, le disciple reste lié à son maître, il le garde précieusement en lui comme une lampe allumée. »
Éléments d’autobiographie 2, chap. VII
« Depuis l’instant où j’avais mis mon Maître dans ma tête, dans mon cœur, ç’a été fini, je n’en ai plus cherché d’autre. Même si j’ai éprouvé du respect, de l’admiration pour d’autres maîtres, jamais, jamais ils n’ont pris en moi la place de mon Maître. Je sentais que je lui devais sincérité, respect, dévouement, amour. Je l’ai placé au-dessus de tous les êtres, hommes ou femmes, que j’ai rencontrés par la suite sur mon chemin, et c’est cela qui m’a permis de résister à toutes les tentations auxquelles je pouvais être exposé. »
Éléments d’autobiographie 2, chap. VII
« Et je sais qu’il a aussi existé de grands êtres qui n’ont pas même laissé une trace de leur passage sur la terre. Loin du bruit et des regards, ils ont fait par la pensée un immense travail dans des régions spirituelles où la plupart des humains n’ont pas accès. Nous leur devons énormément, car c’est grâce à ce travail, poursuivi patiemment dans le silence et le secret, que l’humanité continue à progresser. J’admire ces êtres et je leur donne une grande place dans mon cœur et dans mon âme. »
Éléments d’autobiographie 2, chap. VII