Le disciple dans le monde

Le disciple d’une école spirituelle vit dans la société, il y travaille, il partage les conditions de tout le monde. Il a une famille, des amis, des voisins, des collègues, des concitoyens … et il a des semblables sur toute la terre. Il prend sa part de travaux et de préoccupations et, comme disait le poète, « rien de ce qui est humain ne lui est étranger ».

 « La vie quotidienne est une longue succession de tâches à accomplir : tous les jours il faut aller au travail, tous les jours penser à sa famille, à sa femme ou son mari, à ses enfants, ses parents… Il y a partout de nouveaux problèmes à résoudre, de nouvelles situations à affronter, et souvent c’est difficile, mais il ne faut pas fuir ces efforts. Si vous négligez ces tâches sous prétexte qu’elles sont fastidieuses ou indignes de vous, vous vous arrêtez dans votre évolution … ».

Pour le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov, accueillir et assumer les obligations de chaque jour, cela fait partie des moyens d’avancer spirituellement.

« Vivre la vie spirituelle ne signifie pas fuir la société. Le spiritualiste peut vivre dans la société, il doit même vivre dans la société, mais en restant lié à la lumière, à la sagesse, pour être toujours à la hauteur de la situation … Nous devons fréquenter les humains, nous devons les aimer, nous devons travailler avec eux, mais en gardant toujours notre haut idéal, notre philosophie divine. »

Être dans le monde sans être du monde, c’est prendre sa part de travail utile à tous, mais tout en gardant un idéal sacré.

Le Maître conseille de donner aux enfants une éducation ouverte sur la diversité du monde, sur les « autres ».  

« Les autres, ce n’est pas seulement l’entourage immédiat, la famille, les camarades. Dès leur jeune âge déjà, il faut habituer les garçons et les filles à entrer en relation avec toutes sortes de personnes différentes d’eux par le milieu social, la formation, l’âge, la nationalité, la religion, la culture, afin de les familiariser très tôt avec toutes les situations humaines. »

Une fraternité spirituelle est une école d’ouverture, de dialogue, de respect.

Jadis, dans les sanctuaires de l’Égypte antique, les initiations exigeaient du disciple courage et abnégation. Elles avaient lieu dans le secret des temples. Elles étaient codifiées sous forme d’épreuves et les hiérophantes veillaient sur leur déroulement. Aujourd’hui, le temple s’est ouvert : les épreuves initiatiques ont lieu dans l’existence quotidienne. À l’improviste et même souvent sans qu’on le sache. Ce sont les circonstances de la vie avec ses évènements petits ou grands qui sont autant d’examens, auxquels on réussit ou on échoue. La vie entière est un temple initiatique.

Et le Maître ajoute : chacune de nos activités ou occupations, et même chaque moment présent est un matériau de base, une sorte de matière première. Au lieu de tout vivre passivement sans rien y changer, nous pouvons tout transformer.

« Les humains se contentent le plus souvent d’accepter ce qu’ils reçoivent, de subir ce qui leur arrive, ils sont passifs, paresseux, ils ne font rien pour ajouter un élément susceptible d’animer, de vivifier, de diviniser la matière de cette activité ou de cet évènement … Et alors, où est la vie spirituelle ? La vie spirituelle, c’est de pouvoir introduire dans chacune de nos activités un élément, un ferment nouveau capable de la projeter sur un plan supérieur.»                                         

 La vie spirituelle est une perpétuelle création.

« À ce moment-là, nous sommes un centre, une source, un jardin, un verger : nous avons tout ce dont nous avons besoin, mais aussi nous possédons les moyens d’aider les autres autour de nous. »                   

Références 

  • Brochure n° 2, Le spiritualiste dans la société, p. 9
  • Pensées Quotidiennes 2005, 24 février
  • Collection Synopsis, n° 2, partie VIII, 3 : « L’entrée dans la famille universelle »
  • Œuvres Complètes, tome 22 (éd. 1986), 3 mars