La beauté

La beauté est comparable à la lumière du soleil, elle appartient à un monde sans formes, un monde fait d’effluves, d’émanations, de courants, de forces pures. La beauté ne peut pas s’expliquer, c’est une vie qui jaillit, qui nous éblouit par son rayonnement, comme l’éclat des couleurs qui apparaissent tout à coup lorsque la lumière passe au travers d’un prisme ou d’un diamant… nous pourrions rester des heures en extase devant ces couleurs ! La beauté est une harmonie vivante, elle est le langage de la Nature : elle est vibration, elle chante, elle est musique dans le ruisseau qui coule, dans le souffle du vent, dans le chant des oiseaux, dans le mouvement ininterrompu des océans et des mers.

Seule la beauté spirituelle peut nous sauver des séductions dues à l’apparence extérieure des êtres, car c’est souvent une nature instinctive qui s’éveille en nous, avec les passions, le désordre et les conflits qui s’ensuivent. Cette beauté exerce un tel pouvoir de fascination que l’on est tenté de s’approcher d’elle pour la toucher, la saisir, la posséder. Mais la beauté ne peut pas être possédée, elle est destinée à être contemplée, à nous inspirer, à nous émerveiller par sa présence. La véritable beauté est faite d’innocence, elle est simple et pure, elle imprègne notre aura de bonté et d’harmonie parfaite. Cette beauté qui nous sauve préserve notre joie et notre inspiration, elle se met au service d’un idéal, celui d’élever et de ramener les êtres vers la Source.
« La beauté est une chose vivante dont la source reste cachée au plus profond de l’être, mais qui jaillit et se déverse jusqu’à la surface du corps, inondant la peau, le regard, le sourire et même la voix. Mais seules les pensées lumineuses et les sentiments d’amour désintéressé peuvent créer la beauté. A ce moment-là rien ne peut empêcher le rayonnement à travers vous du parfum des fleurs qui s’ouvrent et des fruits qui mûrissent dans le jardin de votre âme. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov, collection Izvor n° 223

Les artistes inspirés, les grands génies du passé – les peintres, les musiciens, les sculpteurs, les poètes – se recueillaient, méditaient et se liaient aux êtres supérieurs pour leur demander de participer au travail qu’ils allaient faire. Ainsi, grâce à des révélations célestes, ils communiaient avec la véritable beauté, avec la lumière spirituelle et créaient des chefs-d’œuvre. Nous aussi, par la méditation et l’imagination, nous sommes en mesure de nous élever jusqu’à un monde qui nous dépasse, pour ensuite traduire avec nos moyens cet émerveillement dans la matière.

La beauté peut s’exprimer à travers la poésie, mais pas cette poésie qui nous procure quelques petites sensations vagues. La vraie poésie c’est le Verbe, le Verbe qui est à la fois musique, couleur, forme, parfum. Car la vraie poésie ne se limite pas seulement à la littérature, elle est liée à la vie, à la vie que mène le poète : le véritable poète est capable de vivre dans ses pensées, ses sentiments, ses actes, la beauté qu’il exprime dans ses vers, il sait faire vibrer nos cordes les plus spirituelles, raviver le souvenir lointain de notre patrie céleste.

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