Préambule à nos statuts
L’association française « Fraternité blanche universelle », créée en 1947, s’inspire de la pensée d’Omraam Mikhaël Aïvanhov (1900-1986), philosophe et pédagogue spiritualiste français d’origine bulgare ; son enseignement, publié dans plus de trente langues, est porteur de valeurs humanistes qui peuvent bénéficier à la société dans son ensemble.
L’association soutient l’émergence d’une conscience fraternelle faite de relations harmonieuses entre les humains et avec l’ensemble du monde vivant. Seule une fraternité « universelle » peut favoriser le bien-être et la prospérité de tous, hommes et femmes, sans distinction d’origine, de rang social ou de croyances. Le terme « blanche » est
purement symbolique : il fait référence à la lumière blanche solaire.
Afin de réaliser cet idéal, dans la vie quotidienne comme dans le cadre de projets communs, les membres de l’association, issus de tous les horizons, organisent diverses rencontres et activités culturelles. Les échanges qu’ils font dans le respect des droits individuels, en adoptant librement une conscience fraternelle et universelle, contribuent à les rendre toujours plus motivés à s’engager pour le bien de la collectivité.
Nom
L’article 1 des statuts souligne dans quel sens, spirituel et non physique, doit être compris le terme « blanche ». Ce terme est hérité de la dénomination « Fraternité Blanche » donnée par Peter Deunov à son école en Bulgarie, dans le sens d’intégrité morale et de travail pour le bien.
La Fraternité blanche universelle connaît et respecte les traditions d’autres spiritualités dans le monde qui attribuent au blanc un autre sens symbolique ; elle sait aussi que la montée cyclique des xénophobies et des racismes peut susciter des contresens sur le mot « blanche » lorsque certains ne regardent chez les êtres que leur couleur de peau.
Mais elle assume son héritage spirituel et garde son nom, dans une perspective où la blancheur symbolise l’éclat lumineux des vertus de l’âme, le rayonnement de l’aura, quelle que soit l’apparence physique d’un être.
Quant au terme « universelle », qui est différent d’« universaliste », il exprime une ouverture de l’intelligence et du cœur à la diversité de toutes les créatures.
Un jour, le Maître a invité ses disciples à faire cet exercice ; on peut y voir une clé pour comprendre le sens des trois parties de ce nom :
“Concentrons-nous et imaginons que nous avons une grande lumière éclatante et de toutes les couleurs autour de nous, et que nous rayonnons cette lumière avec une telle intensité que notre ensemble forme un immense soleil qui éclaire le monde entier.
Chacun doit commencer par se sentir lui-même lumineux comme un petit soleil qui palpite, qui projette ses rayons, et ensuite s’unir aux soleils des autres pour former un unique soleil.
Placez cette lumière dans votre tête, visualisez ses rayons multicolores.
Rayonnons, tous unis, pour le monde entier, et oublions toute autre question pendant la durée de cet exercice.”
Brochure « La lumière – esprit vivant », p.31
“La lumière… pendant quelques minutes rien d’autre ne doit compter : c’est l’exercice le plus merveilleux qui existe. Cette lumière, vous pouvez l’imaginer blanche, incandescente, et alors vous pourrez vous dire comme les anciens initiés : « Je suis parcelle des parcelles de l’Âme incandescente ».
Vous pouvez l’imaginer violette, bleue, verte, jaune, orange, rouge, mais il est préférable tout d’abord qu’elle soit blanche : parce que la lumière blanche résume, réunit toutes les autres. Par cette lumière blanche vous pouvez avoir la toute-puissance du violet, la paix et la vérité du bleu, la richesse et le rajeunissement éternel du vert, la sagesse et la connaissance du jaune, la santé, la vigueur et la vitalité de l’orange, la force, l’activité et le dynamisme du rouge.”
Collection Izvor n° 212, chap. V
Voir sur Youtube la vidéo (1 min 16) sur le nom de la Fraternité
Objectif
“Un des aspects les plus importants de la tâche d’Omraam Mikhaël Aïvanhov sur la terre a été de poser les bases d’une vraie fraternité universelle. Toute sa vie, il a parlé d’entente fraternelle, toute sa vie il a essayé de faire comprendre une chose essentielle : la paix ne peut se réaliser que dans une véritable fraternité entre tous les humains ; elle doit commencer dans les cœurs pour se propager dans les familles, dans les pays, dans le monde entier.”
Louise-Marie Frenette :
La Vie d’un Maître en Occident : Omraam Mikhaël Aïvanhov, (2002), p. 383
“La Fraternité blanche universelle enseigne comment développer ce qu’il y a de meilleur en l’homme en prônant un idéal de fraternité et d’amour. Elle ne fait aucun prosélytisme, elle respecte la liberté totale de tous, comme il va de soi pour une authentique démarche spirituelle qui, par essence, est personnelle.“
Réponse de la Fraternité à une enquête de la revue Reflets, n°17,
oct.-nov.-déc. 2015, p. 45
“… la transformation de soi est primordiale, mais la transformation de la terre en un jardin de paradis l’est tout autant. En cette période précise de l’histoire de l’humanité, les hommes, les femmes et même les enfants prennent plus que jamais conscience de la nécessité de s’entraider, de devenir enfin une vraie famille où règne l’amour et la paix.”
L-M Frenette, op. cit. p. 8
Collectivité humaine et fraternité universelle
“Une collectivité humaine n’est pas encore une fraternité. Prenons l’exemple d’une ville : l’ensemble des individus qui y vivent se connaissent-ils, s’apprécient-ils, se comprennent-ils et travaillent-ils consciemment les uns pour les autres avec amour ? Les préoccupations de la plupart restent tournées vers eux-mêmes, ils cherchent à satisfaire leur envie de réussite et de bien-être personnel : comment se vêtir, se loger, manger, gagner de l’argent, élever des enfants… Si extérieurement ils vivent organisés en sociétés, intérieurement chacun travaille et vit séparé, isolé, parfois même agressif et hostile envers les autres. Vue sous cet angle, la vie collective ne peut être que superficielle, elle ne peut pas durer, elle n’est jamais sûre, du jour au lendemain on peut tout perdre, même la vie.
Que disent les Initiés, doit-on pour cela vivre en solitaire, retiré du monde, pour évoluer ? Au contraire, ils disent que cette époque-là est révolue, c’est maintenant l’ère de la fraternité, celle du rassemblement de tous les êtres humains qui veulent marcher la main dans la main pour former une vaste famille. Mais s’il est facile d’avoir de bonnes relations, de se comprendre ou de se regrouper par affinités, c’est autre chose quand il s’agit de tous les pays, de toutes les nations de la terre qui ont à vivre ensemble. Chacun a sa vision du monde, des religions différentes, des systèmes politiques, économiques, des traditions différentes. Ce sera une science prodigieuse que d’unir tous les peuples, et non seulement de se réunir à quelques-uns.
Voilà bien le but d’une collectivité spirituelle : acquérir une conscience large, lumineuse, où les membres sont unis entre eux, avec l’idéal de travailler pour le bien du monde entier. Encore une fois, c’est d’abord intérieurement, spirituellement que les êtres arriveront à former la véritable société idéale, la fraternité universelle. Pour se lancer dans cette entreprise magnifique, on devra être capable de la poursuivre jusqu’au bout, de persévérer dans ses efforts, sans défaillance, en sachant qu’on sera entraîné, stimulé et influencé par l’exemple des autres.
Une fraternité universelle est une collectivité cosmique, elle inclut toutes les créatures lumineuses dans l’univers jusqu’à Dieu Lui-même. Ici sur la terre, nous pouvons nous unir à cette collectivité immense par la prière et la méditation, projeter de la lumière très loin dans l’espace pour toucher les cœurs humains avec une idée divine : la conscience sublime de l’universalité.”
Gérard deFrayssinet
Mars 2020
Fonctionnement de l’association
Dans la Fraternité blanche universelle, toutes les pratiques spirituelles – réunions, méditations, chants, repas – se déroulent ouvertement, il n’existe ni rituels secrets, ni intronisations personnelles, ni révélations occultes.
Il n’y a ni dogme, ni culte, ni prêtres, ni sacrements, ni cérémonies ou rites – simplement une courte prière avant et après les repas.
Tous les jours de l’année ont une valeur également sacrée. Les fêtes chrétiennes sont vécues sobrement, pour leur valeur traditionnelle et pour leur signification symbolique : naissance, mort et résurrection, descente de l’Esprit… Les quatre fêtes cardinales, printemps, été, automne, hiver, sont vécues consciemment mais sans cérémonie spéciale. Seul un feu de camp solennel le soir de la Saint-Michel marque la fin du congrès annuel d’été.
Dans la Fraternité, il n’y a pas de grades, de degrés, de promotions, décorations ou distinctions d’aucune sorte, ni d’avantages, privilèges ou récompenses. Tous les travaux utiles à la collectivité sont assumés avec un total désintéressement. À l’instar du Maître qui toute sa vie a travaillé gratuitement, les « dirigeants » de l’association ou les différentes équipes techniques considèrent leur fonction comme un service désintéressé envers les autres membres, qui sont des personnes égales à eux en droit et en dignité. Ils accomplissent ce service sans rémunération et sans autre récompense que d’avoir été utiles.
Quant aux tâches du quotidien (ménage, vaisselle, pluche, etc.), elles sont assurées par tous les congressistes bénévolement sur la base du volontariat. Seules quelques équipes de volontaires se spécialisent dans certains domaines où une efficacité plus technique est requise : accueil, cuisine, secrétariat, comptabilité, audiovisuel…
La Fraternité blanche universelle ne fait pas de prosélytisme, de démarchage, d’affichage ni de publicité. Une personne intéressée par un livre acheté en librairie, par un échange dans un Salon ou par un extrait vidéo sur Internet, a la liberté de prendre contact avec l’association si elle le souhaite. Elle est invitée selon ses disponibilités à visiter un centre ou un groupe fraternel, à vivre les activités d’une ou plusieurs journées, à poser des questions, après quoi elle a la liberté totale de s’engager ou non. Et une fois engagée, elle garde la liberté totale de rester ou de partir sans avoir à s’en expliquer.
Chaque membre est libre d’assister aux réunions, chorales, méditations, activités artistiques, autant que sa vie personnelle, conjugale, familiale, professionnelle, le lui permet. Tous les membres de l’association étudient, travaillent, ont une vie de famille et une utilité dans la société.
L’idéal commun de fraternité implique le respect mutuel. Chacun est appelé à montrer une disposition permanente pour écouter autrui et comprendre sa situation. Tous font cet apprentissage.
Méthodes et pratiques
La spiritualité est appelée à s’incarner jusque dans les gestes et les comportements de la vie courante : méthodes et pratiques sont conçues dans ce but.
Méthodes
La recherche d’une élévation spirituelle diffère de ce qu’on appelle « la quête d’identité », « le développement personnel », « le culte du moi » ou tout autre narcissisme, en ce qu’elle n’est pas orientée vers l’ego. Il n’est même pas question de « sauver son âme ».
Le Maître Peter Deunov parlait de vivre « la vie pour le tout ». Le Maître Omraam invite chaque être à consacrer toutes ses facultés physiques, affectives, intellectuelles, au service d’un idéal qui déborde le cercle du petit moi. Cet idéal oriente les énergies individuelles vers le bien de la grande collectivité humaine, vers la réalisation de la fraternité au-delà de toutes les différences culturelles : chacun, dans le milieu où il vit, est appelé à devenir un bienfaiteur de l’humanité, en commençant par ses proches.
Ce but implique d’abord à la base une méthode très claire : le discernement intérieur. Discerner à tout moment si on est en train de penser, souhaiter, agir pour son profit personnel ou de penser, souhaiter, agir pour le bien d’autrui et de la collectivité. Un cycle de conférences a été donné sur ce thème à partir de 1968 ; il est publié dans les Œuvres Complètes sous le titre : La clé essentielle pour résoudre les problèmes de l’existence. Omraam Mikhaël Aïvanhov souligne l’importance psychologique méconnue de ce discernement, qui est à la base d’un comportement désintéressé.
Les problèmes personnels, familiaux, sociétaux, internationaux ne pourront être résolus que par le désintéressement, le simple fait de penser aux autres et d’entrer dans leur situation. Cela implique de leur donner ce qui leur est dû et de pratiquer la justice, une justice généreuse d’où découlera la paix.
C’est aussi le désintéressement qui, de nos jours, peut permettre une distinction de sens entre le mot « ésotérisme » et le mot « occultisme ». Les sciences occultes (alchimie, astrologie prédictive, mancie, magie, magnétisme, spiritisme, etc.) font jouer et utilisent des lois cachées supranaturelles ou parapsychiques en vue d’une efficience extérieure : succès, pouvoir, séduction, richesse. L’ésotérisme, lui, recherche une maîtrise intérieure. Cela implique des méthodes de prise de conscience qui ne vont pas sans humilité. En effet nos problèmes viennent moins de l’extérieur que de l’intérieur. Ainsi les solutions sont dans notre for intérieur : santé, bonheur, sérénité ont leur source en nous ; et Dieu ou le divin n’est pas à chercher loin à l’extérieur, mais au centre de nous-même.
Pratiques
Cela établi, les différentes pratiques quotidiennes reposent sur une connaissance de la structure de l’être humain, qui est plus précise que le dualisme occidental matière-esprit. Cette connaissance est le fondement de la science initiatique.
Quels que soient ses particularismes de tous ordres, chaque être humain en plus de son corps physique a d’autres « corps » – ou si on veut, potentialités – qu’il s’agit de nourrir et de développer. Échelonnés du plus épais au plus subtil, ces corps sont de nature affective ou « astrale » comme dit la tradition (aptitudes émotionnelles) ; « mentale » (capacités intellectuelles) ; « causale » (capacité de penser l’universel) ; « bouddhique » (capacité d’amour désintéressé) ; « atmique » (puissance spirituelle). Ces différentes facultés toutefois constituent une unité.
- Plusieurs pratiques pour le plan physique ont lieu le matin en plein air : exercices de respiration ; mouvements de gymnastique liés à une symbolique ; au printemps et en été, danse sacrée de la Paneurythmie.
Les repas végétariens sont pris en commun dans un silence apaisant. Un jeûne hebdomadaire de vingt-quatre heures est conseillé et proposé aux personnes adultes en bonne santé.
- Sur le plan affectif, la joie des échanges fraternels et le respect mutuel jouent un grand rôle. Mais la sensibilité se nourrit aussi d’émotions esthétiques. Une place privilégiée est accordée à la musique et au chant : musique instrumentale, chant choral, concerts… Les autres arts : dessin, peinture, photo, théâtre, vidéo, danse, poésie, tant pour les enfants que pour les adultes, permettent de nombreuses rencontres et collaborations durant toute l’année : concerts, expositions, projections, représentations… Toute création d’une œuvre extérieure s’accompagne de la joie de se créer soi-même.
- Pour nourrir l’étude et la réflexion, divers ouvrages de religion, philosophie, sciences, histoire, littérature, culture générale sont mis à disposition toute l’année dans les bibliothèques des principaux centres fraternels.
- Plus essentielles enfin sont les pratiques spirituelles.
- La méditation matinale qui, au printemps et en été, a lieu en plein air au moment du lever de soleil, est un des moments importants de la vie intérieure du disciple. Cette méditation est une activité intérieure, personnelle, et non une manifestation collective rituelle ; elle n’est donc en rien un « culte collectif rendu au soleil » comme certains médias l’ont présentée. L’histoire des religions montre que toutes les spiritualités et les mystiques du monde ont considéré le soleil comme un symbole du divin.
- Les réunions spirituelles en salle comportent l’audition d’une conférence enregistrée du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov, ce qui correspond à l’objectif que s’est donné l’association dans ses statuts. Ces conférences sont la transmission d’une sagesse multimillénaire sous une forme adaptée à notre époque, dans un langage simple, volontairement accessible à tous les niveaux d’instruction.
La tradition initiatique explique comment la liberté humaine s’insère dans le jeu des grandes lois de causes à conséquences. Cette compréhension affranchit l’homme d’une conception du monde dominée par le hasard et l’absurdité. Elle lui reconnaît une responsabilité, donc une dignité.
Sorte de carte géographique ou de feuille de route, l’enseignement d’un maître spirituel balise les étapes du voyage initiatique. Il éclaire le sens des épreuves rencontrées dans la vie individuelle et collective et, de surcroît, il donne une énergie de sagesse et d’amour pour vaincre les épreuves et devenir autonome et libre.
C’est pourquoi le disciple écoute cet enseignement avec un intérêt toujours renouvelé, en s’efforçant de le mettre en pratique quotidiennement.