Les textes sacrés des religions sont comparables à des courants de forces qui ont le pouvoir de nous réveiller, de nous rassasier et de nous guérir. Les Livres sacrés s’accordent tous sur les grands principes, ils nous élèvent jusqu’à la compréhension des œuvres de Dieu pour en découvrir la quintessence, car les vérités qu’ils contiennent sont inscrites dans la vie de l’univers et dans notre propre vie. Le Seigneur Lui-même est inaccessible, insondable, au-delà de tout entendement, mais Il a mis en nous et dans les mondes qu’Il a créés tous les éléments qui nous permettent d’aller vers Lui et de déchiffrer quelques-uns de ses messages.
La compréhension des Livres sacrés demande que nous nous projetions très haut dans les plans supérieurs. Aborder des Écritures saintes de façon exclusivement intellectuelle, aussi érudite soit-elle, nous prive d’une connaissance sensible et intuitive et peut nous éloigner du contenu et du sens profond des textes. « La lettre tue, mais l’esprit vivifie », écrit Saint Paul aux Corinthiens (Deuxième Épître).
Or, le sens n’est pas dans la forme, mais dans le plan spirituel, dans le monde de l’esprit. Seul l’esprit donne accès aux révélations, aux explications de toute chose.
Nous allons maintenant découvrir l’interprétation inspirée que donne le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov à quelques paroles ou paraboles de Jésus.
Les cinq vierges sages et les cinq vierges folles (Mt 25, 1-13)

Dans cette parabole il est dit que seules les vierges sages qui avaient préparé de l’huile pour leurs lampes furent reçues par l’Époux dans la salle des noces. Quelle est cette huile, quel est son symbole ? C’est un rayonnement éthérique, un fluide vivant, un charme qui anime et éclaire tout notre être intérieur. Il correspond aux conditions que nous devons remplir pour être là, disponibles, éveillés, actifs au moment où l’occasion se présentera d’assister à un événement important, ou de faire une rencontre qui peut transformer notre vie, par exemple la rencontre d’un être, la rencontre de la beauté, d’une vérité… Combien d’occasions magnifiques avons-nous chaque jour pour nous transformer ! Il nous est donc conseillé de veiller, c’est-à-dire rester vigilant spirituellement, sans nous laisser aller à des activités ou à des états inférieurs.
Cette parabole n’a vraiment de sens que si nous interprétons la figure de l’Époux comme un symbole du Saint-Esprit. C’est pour lui que nous devons avoir de l’huile, car il est une flamme qui a besoin d’être nourrie. Le Saint-Esprit, c’est l’Époux de lumière, et il ne nous acceptera que si nous avons assez d’huile pour nourrir sa flamme.
Le chameau et le trou de l’aiguille (Mt 19, 16-26)
« Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Comment expliquer cette comparaison étonnante entre un riche et un chameau, en accordant visiblement la supériorité au chameau ? Jésus s’est servi de ces images parce qu’elles correspondent à des réalités psychiques. Ce qui empêche le riche de passer la porte du Royaume de Dieu, c’est son corps astral, son corps des désirs. Car le propre du corps astral c’est d’être insatiable, il pousse les êtres à désirer accumuler toujours davantage, même s’ils ont déjà beaucoup plus qu’il ne leur faut. Et puisqu’ils ne cessent de lui donner satisfaction, ce corps des désirs prend des proportions démesurées et finit par obstruer la porte du Royaume de Dieu, là où ne sont acceptés que les êtres capables de dépouillement, de désintéressement, des êtres qui ont appris à maîtriser leurs appétits. Dans cette parabole, le riche représente l’être en proie à des passions dévorantes que l’argent lui permet de satisfaire ; et à l’opposé le chameau, habitué dans le désert à se contenter de très peu, cultive la sobriété et la tempérance.

« Demandez et l’on vous donnera… » (Mt 7, 7-8)

Le Seigneur, le Maître de la vie, est toute-puissance, toute-sagesse et tout-amour. Et nous-mêmes qui avons été créés à son image, nous sommes aussi une trinité : par notre intellect nous recherchons la sagesse ; par notre cœur nous recherchons l’amour ; par notre volonté nous recherchons la puissance. C’est cette trinité que Jésus sous-entendait quand il a dit : « Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. » Ces paroles ne s’expliquent que par la connaissance de cette trinité qui forme notre structure psychique.
Celui qui demande c’est le cœur. Il demande la chaleur, l’amour, la tendresse, il a pour idéal l’amour divin. Celui qui cherche c’est l’intellect, il cherche la lumière, la sagesse et surtout un chemin pour la trouver. Son idéal c’est la sagesse divine. Qui frappe ? C’est la volonté, car elle est emprisonnée, elle veut l’espace et la liberté pour affirmer sa puissance créatrice. Son idéal c’est la puissance divine.
La parabole des talents (Mt 25, 14-30)
« Il en sera comme d’un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre et cacha l’argent de son maître. » À son retour le maître félicite les deux premiers qui avaient fait fructifier leurs talents, puis réprimande sévèrement le troisième et lui retire son talent. « Car on donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. »
Ces talents que le maître confie à ses serviteurs symbolisent les dons, les qualités, les vertus acquises grâce à la vie que nous avons reçue de Dieu notre Créateur. La seule chose qu’Il nous demande, c’est de montrer de la considération pour cette vie dont nous sommes les dépositaires pour un temps, de l’apprécier pour sa valeur, de la faire fructifier en nous et de la rendre utile, belle et riche de sens.
Enterrer nos talents signifie être négligents, irrespectueux devant ces richesses inestimables que nous finirons par perdre un jour. Développer nos dons, c’est au contraire en recevoir d’autres plus précieux encore, avec de nouvelles couleurs, de nouveaux parfums, de nouvelles saveurs.