“Dans la plupart des mythologies, la montagne est présentée comme le séjour des dieux. Cela peut être considéré comme un symbole, mais c’est aussi une réalité : les hauts sommets des montagnes sont comme des antennes grâce auxquelles la terre touche le Ciel, et c’est pourquoi ils sont habités par des entités pures et très puissantes. Plus l’homme s’élève sur les montagnes, plus il rencontre le silence, et dans ce silence il découvre l’origine des choses, il s’unit à la Cause première, il entre dans l’océan de la lumière divine.”
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensées Quotidiennes 2022, 16 novembre
Les montagnes font le lien entre la terre et le ciel, elles sont un transformateur de l’énergie universelle. À chacune est attribuée une fonction déterminée et elles diffèrent toutes par la forme, le volume, la hauteur et leur emplacement qui n’est jamais dû au hasard. Leurs sommets sacrés sont des capteurs qui absorbent les forces cosmiques et les libèrent à des fréquences différentes, créant les conditions appropriées pour une activité particulière. Des entités très lumineuses, très puissantes habitent les hautes montagnes, leur présence crée les conditions exceptionnelles de pureté qui règnent sur les sommets. Cependant, beaucoup de personnes vont là-haut pour se vanter ensuite de leurs exploits, faisant du bruit, laissant des déchets… À quoi bon faire tant d’efforts pour gravir les pentes des montagnes, si l’on n’est pas conscient que leur ascension est une image de l’ascension des montagnes spirituelles ?
La quête du sommet est une démarche spirituelle remplie de signification : elle nous pousse à monter très haut, y compris même physiquement, pour communiquer avec le Ciel, capter les éléments les plus légers, les particules les plus pures qui nous permettront de découvrir peu à peu tous les trésors – les puissances et les vertus – accumulés en nous par le Créateur depuis toujours. En nous habituant à méditer sur l’image du sommet, quelque chose en nous sera capable de demeurer sur les hauteurs, là où rien ne peut plus nous nuire, même au milieu de la tourmente. Les montagnes aussi ont des trésors inestimables cachés dans leurs entrailles ; elles sont les réceptacles de l’or, de l’argent, des cristaux, des pierres précieuses, sur lesquels veillent et travaillent de puissantes entités. Les pierres précieuses représentent cet idéal vers lequel nous tendre pour transmuter notre propre matière.
Nous avons tous constaté, en allant faire des excursions en montagne, que ce sont les aspérités, les rochers qui nous permettaient de grimper ; s’ils n’étaient pas là, jamais nous ne pourrions arriver jusqu’au sommet. Symboliquement, nous retrouvons dans notre vie ces aspérités sous forme d’inconvénients, de difficultés, de souffrances… Autant d’occasions pour nous de faire un travail de transformation comme le fait la nature, et de comprendre que nous sommes placés dans ces conditions pour aller plus loin et plus haut. À quoi pourrions-nous nous accrocher si nous demandions que notre vie soit lisse et facile ? Pour arriver au but il nous faudra toujours passer par des chemins semés d’embûches, et c’est à nous d’accepter l’idée qu’elles nous feront découvrir la vraie liberté et les vraies richesses.
Lorsque le soleil se lève à l’horizon, ce sont les sommets des montagnes qui voient en premier ses rayons, alors que les plaines et les vallées sont encore dans l’ombre et dans les brumes… En interprétant ce phénomène, nous pouvons dire que les êtres les premiers éclairés sont ceux qui par leur travail s’élèvent spirituellement, fusionnent avec la Lumière, vivent dans la pureté et la plus grande abnégation. Les Initiés et les sages nous instruisent, nous éclairent, les grands génies nous inspirent, les artistes véritables prennent des modèles dans le monde divin pour refléter ici-bas la beauté et l’harmonie de la création. Ce sont eux que nous admirons, que nous aimons et que nous suivons, ils manifestent, chacun à leur manière, le monde de l’Esprit dans la matière, ils rétablissent le contact avec notre patrie céleste.
Et puis, de même qu’il y a un temps pour s’élever sur la montagne, il y a un temps pour redescendre dans les vallées. Nous l’avons vu, sur les hauts sommets règnent le roc, la glace, l’aridité, la solitude, le silence, alors que dans les vallées nous trouvons une abondance de vie, la fertilité des fleuves et des rivières avec des prairies, des jardins, des fruits, des villes et leurs habitants. Toutes les eaux qui descendent des sommets, les eaux de surface comme celles qui s’infiltrent sous terre, sont imprégnées par les fluides du ciel, par cette vie faite de courants d’énergies pures. Ce sont elles qui vont ensuite abreuver les différents règnes de la nature. Notre vie intérieure n’est-elle pas comparable à ces mouvements, à ces cycles ? Notre intellect, avec tout le savoir acquis sur les sommets, ne doit-il pas rejoindre notre cœur, répandre l’amour en abondance et avec générosité parmi le monde qui nous entoure ? C’est là que se trouve l’équilibre de la vie, celui de la Nature et celui de l’être humain.