I /
Il nous arrive souvent de confondre la foi et la croyance, alors qu’elles sont pourtant très différentes l’une de l’autre. Prenons l’exemple d’une personne qui joue au Loto : elle croit qu’elle va remporter le jackpot et cela la réjouit pendant quelque temps, jusqu’au moment où, déçue, elle apprend qu’elle n’a rien gagné du tout. Voilà la croyance.
Et maintenant, observons un chimiste qui veut procéder à une expérience : il utilise les éléments indiqués, dosés dans les proportions convenables, il croit que l’expérience réussira. Et c’est ce qui se produit. Là, c’est de la foi.
La croyance est basée sur une ignorance des lois naturelles, sur des désirs personnels faisant le jeu de notre intellect qui nous pousse à croire que l’arbitraire est dans la nature. On désire que les choses soient telles ou telles et on s’imagine, avec une confiance plus ou moins fragile, qu’elles le seront ! Non, la croyance est le résultat d’un désir subjectif, alors que la foi au contraire est une certitude absolue qui aboutit à une réalisation. Avec la croyance, nous ne sommes pas entièrement sûrs de ce que nous attendons, il y a toujours des doutes, des soupçons et des inquiétudes légères qui nous fragilisent. Nous avons à tort l’illusion que nous récolterons, alors que nous n’avons rien semé.
II /
« On rencontre des personnes qui, tout en se prétendant athées, disent envier ceux qui ont la foi. Mais elles ne vont pas plus loin, elles font comme si avoir ou ne pas avoir la foi était quelque chose qui ne dépend absolument pas d’elles, comme si la foi était un don que l’on reçoit ou non de la nature. Eh non, en réalité la foi est la cristallisation d’un savoir du passé, elle est fondée sur l’expérience du monde divin, une expérience qui a laissé en chaque être des traces indélébiles et qu’il lui appartient de vivifier. C’est parce que certaines personnes sentent en elles la présence de pareilles traces qu’elles regrettent de ne pas avoir la foi ; elles comprennent qu’il leur manque quelque chose d’essentiel. Mais si elles ne font rien pour la retrouver, elles souffriront encore longtemps de ce manque, et de plus en plus.
Même les plus grands génies des mathématiques ou de la musique, malgré leurs dons, ne seraient arrivés à rien s’ils n’avaient pas travaillé dans leurs existences antérieures, et avec quel acharnement ! Alors, qu’on ne s’imagine pas qu’en ne faisant rien on peut trouver la foi comme ça, d’un seul coup, sous l’effet d’une grâce divine imprévisible. C’est impossible : même pour avoir la foi, il faut avoir travaillé ! »
Omraam Mikhaël Aïvanhov, Pensée Quotidienne du 22 mars 2004
La foi n’est pas un sentiment rationnel, elle a pour fondement une suite d’expériences que nous avons faites au cours de nos vies antérieures et qui se sont inscrites dans notre âme. Tout ce que nous avons expérimenté, étudié, vérifié, vécu dans le passé s’impose spontanément à nous dans cette vie comme une certitude, une intuition qui ne se trompe jamais. Si nous avons foi en Dieu, c’est parce que nous L’avons aimé, et ce contact a laissé en nous une trace si forte que nous ne pouvons plus douter.
Avoir la foi, c’est construire notre existence sur des bases solides parce que nous connaissons les lois universelles ; nous sentons que nous avançons sur une voie bien tracée, une voie que nous avons nous-même décidé d’emprunter parce que nous connaissons la loi des causes et des conséquences : on récolte ce qu’on a semé. Occupons-nous donc de construire quelque chose de solide, de beau, restons concentrés sur le travail entrepris, sans nous soucier de tout ce qui se fait d’inutile et de mauvais autour de nous. Et si des difficultés surviennent dans notre vie, les résultats que nous avons obtenus par ce travail et qui ont déjà contribué à nous renforcer, nous aideront à tout surmonter.
Par facilité, on peut prétendre croire en Dieu parce que c’est commode, c’est rassurant, et continuer à vivre comme un mécréant. En réalité, la vraie foi est suivie par des actes qui sont en conformité avec ce à quoi nous croyons, parce que nous avons ouvert une porte pour faire entrer des forces spirituelles, des puissances qui viennent d’ailleurs : elles pénètrent dans notre for intérieur où elles vivifient, réparent, purifient, guérissent. Ces réalités du monde divin nourrissent notre foi, car la foi se nourrit, elle aussi. Elle le fait au fur et à mesure que nous prenons conscience des richesses que Dieu a déposées dans tout ce qui nous entoure : la terre, l’eau, l’air, la lumière, au fur et à mesure que nous faisons des efforts pour travailler avec elles.