Chavouot et Pentecôte

La fête juive de Chavouot – mot qui signifie en hébreu « les Semaines » – est célébrée sept semaines après Pessa’h, la Pâque. Elle commémore un épisode absolument marquant pour le peuple d’Israël : lorsque Dieu confie à Moïse les tables de la Loi. Cet évènement se déroule suivant un double mouvement : Dieu descend sur le sommet du mont Sinaï et appelle Moïse ; le prophète alors monte vers le sommet. Et là, environné d’éclairs et de tonnerre, Dieu lui donne deux tables de pierre sur lesquelles il a gravé les dix commandements. Cette rencontre, cette jonction solennelle du haut et du bas sur la cime de la montagne sacrée a une profonde signification mystique.
La fête chrétienne de Pentecôte a une analogie avec Chavouot, elle est célébrée le septième dimanche, c’est-à-dire cinquante jours après la fête de Pâques (« pentècostè » en grec signifie cinquantième). Le nombre 50 dans la Kabbale est lié à la connaissance sacrée, à la sagesse divine. La Pentecôte commémore aussi une descente du divin vers les humains. Les «Actes des Apôtres» racontent comment, cinquante jours après la résurrection de Jésus, ses disciples sont réunis en prière : … «ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit…». Le feu sacré de l’amour divin embrase chaque âme et lui insuffle des dons nouveaux.


Chavouot et Pentecôte sont donc deux célébrations de la descente du feu divin : dans l’Ancien Testament c’est un feu impressionnant, foudroyant, qui environne Dieu, législateur exigeant, lorsqu’il fixe à son peuple les fondements d’une morale. Dans le Nouveau Testament, c’est un feu de consolation et de ferveur, qui se donne en partage et inspire à chaque disciple selon son charisme l’audace d’aller témoigner d’un nouvel enseignement d’amour.

Pensées du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov :
Celui qui reçoit le Saint-Esprit en réalité s’est déjà élevé intérieurement jusqu’aux régions célestes, où il se fusionne avec la Divinité. Même si on dit alors que l’Esprit « est descendu » en lui, en fait c’est lui qui est monté jusqu’au Seigneur et le Seigneur l’a rempli de sa présence. Le Saint-Esprit ne descend en nous que pour autant que nous sommes capables de nous élever.
Coll. Synopsis 1, partie III, 3 « La prière »
Le feu céleste recherche les êtres qui marchent sur le chemin de la pureté, du désintéressement, du sacrifice. Il descend sur eux, mais il ne les brûle pas, il les embrase pour faire d’eux des foyers de lumière. Le feu divin possède en effet cette propriété particulière de ne jamais détruire ce qui est de même nature que lui. Au moment où ce feu pénètre en l’homme, il ne consume que ses imperfections ; la matière qui est pure reste intacte et devient lumineuse parce qu’elle vibre à l’unisson avec lui.
Attirer le feu céleste est le but de notre travail. Sachant qu’il vient seulement dans un lieu préparé pour lui, un lieu qui est en nous, inlassablement nous devons chercher comment nous améliorer, nous sanctifier. Ainsi, chaque jour avec des pensées, des sentiments et des actes inspirés par la sagesse et l’amour, nous édifions une demeure faite d’une matière lumineuse, dans laquelle le feu céleste, reconnaissant sa propre quintessence, est irrésistiblement attiré. Ce feu céleste, la tradition chrétienne l’appelle le Saint-Esprit.
Pensées Quotidiennes 2014, 8 juin
Rien n’est plus précieux pour l’âme humaine que la visite du Saint-Esprit. C’est comme un coup de foudre céleste. Il n’y a pas d’expérience plus sublime et plus remplie de sens.
Mais ce n’est pas parce que l’homme a reçu ce coup de foudre qu’il devient immédiatement omniscient, tout-puissant et parfait : non, il reçoit seulement les possibilités de le devenir, et c’est à lui de travailler avec ce feu.
Malheureusement, il peut arriver aussi qu’il perde cette grâce, qu’il perde le Saint-Esprit, et c’est là la perte la plus terrible que puisse faire un être humain. Beaucoup de spiritualistes, de mystiques, d’initiés qui avaient reçu ce feu l’ont perdu d’une façon ou d’une autre. Certains sont arrivés à le reconquérir, mais au prix de combien de souffrances, de repentir, de travail ! Il a fallu s’humilier, supplier longtemps pour que le feu accepte de revenir.
Mais à partir du moment où il a accepté, il s’accroche si fort, il pousse et enfonce ses racines si loin à l’intérieur de l’être, qu’il ne le quitte plus : il dirige, ordonne et oriente sa vie.
Pensées Quotidiennes 1994, 22 mai
L’amour qui crée la vie dans la pureté absolue est la manifestation du Saint-Esprit, qui ouvre les cinquante portes de la Connaissance.

La première porte à ouvrir est très étroite. Le passage par cette porte la plus étroite demande humilité et douceur, abnégation, dépouillement, renoncement, sacrifice. Nul n’a pu obtenir de grands résultats sans passer par la porte étroite. Tous ceux qui ont voulu posséder des pouvoirs par la force sont devenus des sorciers. Ils ont violenté et outragé la nature et ils sont restés de l’autre côté, le côté des magiciens noirs. Tandis que ceux qui ont accepté ces règles, qui se sont inclinés devant elles, ont prouvé devant le monde invisible qu’ils comprenaient la sagesse.
Conférence du 25 mai 1958 (n° 939, Vidélina 24)

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