Pâques et la résurrection

« La Pâque » est à l’origine une fête juive, en hébreu « Pessa’h », le passage. Conformément au récit biblique, Pessa’h commémore le départ du peuple d’Israël hors d’Égypte, sa délivrance après un long esclavage, et son passage miraculeux à pied sec à travers les eaux de la Mer Rouge. Cette fête symbolise toutes les libérations, jusqu’à la délivrance ultime de l’âme, qui est le but de toutes les traditions spirituelles (et notamment hindoue).
Selon la coutume religieuse juive, la Pâque donnait lieu à l’immolation d’un agneau, que les pèlerins offraient et consommaient rituellement dans le Temple de Jérusalem. C’est en grande partie ce sacrifice de l’agneau qui fait le lien avec la fête de Pâques célébrée dans le monde chrétien.

La fête chrétienne de Pâques commémore le dernier repas (ou la Sainte-Cène) la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Le soir de la Cène, Jésus partage un dernier repas avec ses disciples, et en consacrant le pain et le vin il leur annonce le sacrifice de son corps et de son sang . Le lendemain, par les souffrances consenties de sa passion, il accepte d’être lui-même le doux et humble Agneau immolé pour le pardon des péchés du monde. Puis il est enseveli. Et les Évangiles racontent comment le matin de la Pâque il apparaît à Marie-Madeleine libéré du tombeau, vivant, dans un corps subtil, un corps ressuscité.

Pâques est donc une fête de résurrection, c’est-à-dire de passage de la vie physique à la vie immortelle, ou plutôt d’irruption d’un degré supérieur de vie dans la vie physique. C’est une fête de printemps. Il y a une analogie entre la mystérieuse réapparition de la vie dans les végétaux alors qu’ils semblaient morts, et la mystérieuse immortalité de l’âme. Le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov explique que selon la tradition initiatique, ressusciter ce n’est pas réendosser son habit de chair, en un regain de vitalité physique, mais vivre dans son « corps de gloire ».

Qu’est-ce que le corps de gloire ? C’est notre vrai corps, notre corps de lumière. Comment se forme-t-il, dans quelle matrice ? Tout naturellement, chaque jour, comme un enfant se forme dans le sein aimant de sa mère. Mais c’est un corps à l’état vibratoire : il nous est donné de pouvoir le former en entrant dans certains états psychiques, certaines vibrations élevées. Chacun de nous, au fil de ses élans, ses prières, ses découvertes et ses joies spirituelles, ses émerveillements, est appelé à intensifier, exalter en lui à tout instant les vibrations de ses cellules. Alors la matière de nos corps psychiques entrera en résonance avec la vie et la lumière de l’univers et, en devenant de plus en plus limpide, elle commencera à révéler en transparence la splendeur du Divin.

On pourra lire à ce sujet : Omraam Mikhaël Aïvanhov, O. C., tome IX, chap. 12 « Le corps de la résurrection »
Jésus a dit : « Je suis la résurrection et la vie. » Le fait que Jésus soit ressuscité signifie que nous pouvons, nous aussi, accélérer ce processus de la résurrection qui doit se produire un jour pour toute l’humanité. Mais pour cela il faut travailler sur nos pensées, nos sentiments et nos actes afin de les améliorer. La résurrection a toujours été enseignée dans les temples initiatiques, et beaucoup d’êtres sont déjà ressuscités. Car il n’est pas nécessaire de mourir physiquement pour ressusciter, il n’est pas nécessaire d’être placé d’abord dans la tombe.
Ressusciter, cela veut dire ne plus avoir les mêmes faiblesses, les mêmes vices, les mêmes maladies. Pour qu’un être ressuscite, il faut que ses cellules soient d’une pureté parfaite et qu’elles vibrent intensément. Tous ceux qui vivent une vie spirituelle très intense se préparent à ressusciter.
Omraam Mikhaël Aïvanhov, “Noël et Pâques dans la tradition initiatique”, p.108
La nature a mis partout des signes, des indices pour nous instruire, pour nous apprendre comment la résurrection peut se produire en nous. Quand vous méditez, que faites-vous ? Vous êtes comme une chrysalide enfermée dans son cocon, en train de préparer sa métamorphose. Si vous n’êtes pas encore devenu un papillon, c’est que votre travail n’est pas suffisant : vous êtes retourné à vos affaires et vous êtes resté comme la chenille qui se traîne et mange des feuilles…Le jour suivant vous vous renfermez dans votre cocon, vous tissez quelques fils spirituels, mais de nouveau vous interrompez le travail… le lendemain vous le reprenez… et ainsi de suite jusqu’au jour où enfin, vous sortirez du cocon semblable à un papillon ! A ce moment-là, vous n’aurez plus besoin de détruire les feuilles : vous vous nourrirez du nectar des fleurs, c’est-à-dire que vous puiserez dans ce qu’il y a de plus subtil dans le cœur et dans l’âme de toutes les femmes et de tous les hommes sans aller les manger, les abîmer. Car chaque être possède en lui quelque chose de délicieux, un peu de nectar… et si vous pouvez puiser ce nectar, voue êtes heureux, vous volez dans la lumière. […]
Le sens de la prière, de la méditation, c’est justement d’apprendre à l’homme à se nourrir d’éléments de nature spirituelle. Ceux qui ne l’ont pas compris et sont attirés exclusivement par les plaisirs, les amusements, les occupations terre à terre, négligent la prière et la méditation, et c’est dommage pour eux car ils interrompent leur travail de transformation, de résurrection. C’est cette lumière qui entre dans l’édification de votre corps de gloire grâce auquel vous ressusciterez un jour.
Omraam Mikhaël Aïvanhov, “Noël et Pâques dans la tradition initiatique”, p.112 & 113