Être reconnu et apprécié sur la terre par les humains est une chose, et être approuvé par les esprits lumineux en est une autre, car les valeurs ne sont pas les mêmes. Les humains s’attachent à l’apparence, le monde invisible à la qualité intérieure. Sans avoir l’ambition de devenir une célébrité, nous sommes souvent à l’écoute de l’opinion des autres, de leurs approbations et de leurs louanges, sans chercher à savoir ce que pensent les entités célestes qui nous observent et devant lesquelles nous devrons un jour rendre des comptes.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas nécessairement les personnes vertueuses qui soulignent chez les autres la malhonnêteté, l’injustice ou la méchanceté. Au contraire, ce sont souvent ceux qui ont ces défauts qui les voient partout autour d’eux. En parlant des faiblesses d’autrui, d’une façon ou d’une autre c’est d’abord eux-mêmes qui se révèlent, car ils ne voient qu’à travers leurs propres yeux, leurs propres pensées et sentiments. Avec des goûts déformés, comment peut-on avoir un bon jugement et se prononcer de façon juste sur son entourage ?
Inversement, ceux qui possèdent de grandes qualités morales, la noblesse, la bonté, l’honnêteté et surtout l’amour, trouvent aussi chez les autres toutes ces bonnes qualités. Bien sûr, posséder ces qualités demande un travail intérieur, un retour sur soi-même renouvelé chaque jour, des remises en question, comme de se demander : « Évidemment, je me crois irréprochable, mais où en est la preuve ? Mon intellect est-il clair et limpide ou manque-t-il de lucidité ? Mon cœur est-il plein d’amour ou agité de passions contradictoires ? Ma volonté est-elle assez puissante ou tiraillée dans tous les sens ? » Il y a des critères, mais sommes-nous vraiment désireux de les connaître pour pouvoir nous évaluer nous-mêmes ?
Quelqu’un est malheureux, aigri, privé d’amis, d’argent, mais il pense que sa philosophie est la bonne, et il se prononce sur les autres en étant persuadé d’être dans le vrai. Ce n’est pas lui qui doit se prononcer, mais les circonstances, les événements, les faits. Celui qui est plongé dans des problèmes insolubles devrait conclure qu’il y a en lui quelque chose à comprendre et à changer, car les opinions auxquelles il s’accroche ont souvent pour origine ses seules faiblesses.
Nous ne sommes pas parfaits, mais cette imperfection fait partie de notre nature. Nous sommes tous sur le chemin de l’évolution, chacun de nous construit son avenir selon des choix, des orientations, des points de vue plus ou moins objectifs. Sans croire détenir la vérité, c’est bien d’être convaincu, mais pas d’être convaincu de nos capacités de jugement qui sont limitées et incomplètes. Année après année, à la suite de certaines expériences, nous nous transformons et nos convictions avec nous. Ainsi nous sommes amenés à changer encore, car nos opinions varient sans cesse selon ce que nous vivons et le niveau de conscience où nous l’avons vécu.
