L’emblème de l’ancre et la source
Dans les montagnes de Rila en Bulgarie, le Maître Peter Deunov avait fait spécialement aménager une source qui jaillissait d’un gros bloc de granit, taillé par la suite en forme de proue. L’eau s’écoulait d’abord sur un lit de pierres blanches, puis entre deux mains jointes sculptées dans du quartz. Sur un des flancs du rocher est gravée une ancre marine peinte en bleu.
Cette ancre et cette eau qui coule sont les symboles de notre Fraternité, deux figures, deux représentations d’un même idéal spirituel : l’eau qui coule c’est l’amour, la vie divine illimitée, et l’ancre, stable et fiable, protège cette vie sacrée des moindres dérives.
L’ancre
L’ancre nous fait d’emblée penser au monde marin et aux bateaux. Sa fonction est de relier le navire au fond marin lorsqu’il est en rade ou au port : elle lui donne la stabilité nécessaire et sécurise ceux qui sont à bord. Bien sûr, c’est dans la tempête que l’ancre se révèle puissante, indispensable pour ne pas être emportés par le courant ou dériver au gré des vents. L’être humain, à l’image d’un navire, peut être lui aussi emporté par les fluctuations de la vie, partir à la dérive ou s’égarer s’il n’est pas solidement retenu à une ancre, c’est-à-dire à un principe divin inchangeable – la corde symbolisant le lien entre la matière et l’esprit divin.
Sur un plan de conscience spirituel, l’ancre est le symbole de l’espérance. Dans le christianisme des premiers siècles, Saint Paul disait dans l’Épître aux Hébreux : “Cette espérance, nous la garderons comme une ancre de notre âme, sûre et solide.” (6, 19)
Sur quoi fonder notre espérance ? Sur la certitude que l’avenir peut toujours être meilleur, même si le présent n’est pas fameux. Dans les desseins du Créateur, ce sont toujours les puissances de la vie et du bien qui finiront un jour par triompher. Mais en attendant des jours meilleurs, il nous faut tenir bon, avoir la foi, entretenir la vie en nous, et c’est grâce à l’amour que nous entretenons la vie. Sinon, l’espérance sera une fuite devant la réalité, et un jour elle nous abandonnera.
L’espérance est l’union forte de notre âme avec le Créateur, elle attire la paix, elle est de la couleur bleue du ciel, de l’harmonie et de la vérité. Cette paix profonde qui nous envahit devient le silence, tout nous apparaît plus clairement, le Ciel se reflète dans notre âme comme sur la surface immobile d’un lac, nous contemplons la vérité ; cette vérité est que Dieu a créé l’homme à son image, et que cette image contient en puissance toutes les richesses, toutes les victoires et toutes les joies.
L’eau
L’eau est le symbole de la vie, l’eau qui coule d’une source est l’image du renouvellement perpétuel de la vie. Ce jaillissement ininterrompu de l’eau permet à la source de rester toujours limpide, toujours vivante, toujours pure ; même si on y jette quelques saletés, le courant les emporte.
L’eau est parmi les quatre éléments celui qui se mêle le plus intimement à notre organisme. Aussi, lorsque nous la touchons ou la buvons, la première condition est de l’approcher avec respect, avec considération et amour. Les entités belles et pures qui vivent en elle nous mettront alors en communication avec les éléments qu’elle contient, avec les forces de l’univers.
En chacun de nous coule aussi une source, elle nous apprend qu’il existe une seule véritable méthode pour créer et entretenir la vie : donner (comme les deux mains jointes) ce que nous avons de meilleur dans notre cœur et dans notre âme. Laisser couler l’eau, cela signifie aussi ne jamais cesser d’aimer. Quoi qu’il nous arrive, ne fermons jamais notre cœur, car c’est le désert que nous laisserions s’installer en nous. Au contraire, rester reliés à la Source de la vie, à la lumière et à l’amour, c’est être infiniment soutenus, inspirés et nourris.
Dans la vie spirituelle, l’image de la source et de l’eau qui coule est un modèle et un enseignement. Le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov dit que le lit de la rivière, le chemin par lequel s’écoule l’eau et qui nous permet de remonter à la Source, c’est la sagesse. La vie, c’est-à-dire l’eau qui arrose les pierres, les plantes, qui abreuve les animaux et les hommes, c’est l’amour. Et la Source d’où jaillit la vie, c’est la vérité. L’image de l’ancre nous invite à développer la stabilité, l’attache ferme et solide de notre vie spirituelle à la terre. Être stable, c’est être fidèle à ses engagements intérieurs et, quoi qu’il arrive, marcher sur le chemin de la lumière.
Le cercle
Le cercle est l’image du soleil, symbole de l’unité, de l’harmonie, d’un nouvel Age d’Or pour l’humanité, une fraternité universelle.
Sur ce rocher de la Source de Rila, on trouve l’inscription bulgare suivante, donnée par le Maître Beinsa Douno (Peter Deunov) :
ce qui signifie :
Frères et sœurs, pères et mères,
Amis et étrangers,
Enseignants et étudiants,
Vous, serviteurs de la vie,
Ouvrez votre cœur au bien,
Soyez pareils à cette source !