Que l’on sorte dans les rues, qu’on aille dans les magasins, le métro ou les gares, on ne croise que des visages ternes, fermés, inexpressifs. Est-ce normal que les humains manifestent si peu de joie de se rencontrer, et s’infligent les uns aux autres un spectacle tellement prosaïque ? Pourquoi ne pas se montrer plus chaleureux, plus expressifs, plus souriants, plus vivants ? Même si on n’a aucune raison d’être triste ou maussade, rien qu’en les rencontrant on est influencé ; et alors on arrive au travail ou on rentre chez soi de mauvaise humeur, déprimé, et on communique cet état à ses collègues ou à sa famille. Voilà la vie déplorable que les humains sont en train de se créer continuellement les uns aux autres.
Vous croyez que ce n’est pas important de présenter à tous ceux que vous rencontrez un visage ouvert, amical, fraternel ? Mais c’est cela, la vraie poésie ! Pour être véritablement poète, il ne suffit pas d’écrire des vers. Le vrai poète est celui qui crée la poésie dans sa propre vie en s’efforçant d’y introduire la pureté, la lumière, l’amour, la gaieté. …
Oui, c’est la poésie que l’on aime chez les êtres et que l’on cherche chez eux : quelque chose de léger, de lumineux qu’on a besoin de regarder, de sentir, de respirer, quelque chose qui apaise, qui harmonise, qui inspire.
Références :
- Brochure n° 3 (1994), Le devoir d’être heureux